Queen's University Belfast (QUB) fait face à des critiques après avoir annoncé l'ouverture d'un campus en Inde, tout en procédant à 270 licenciements en Irlande du Nord via un plan de départ volontaire. Cette décision a suscité l'indignation de l'Union des Universités et Collèges (UCU), qui représente de nombreux enseignants de QUB.
La UCU a qualifié cette situation de scandaleuse, affirmant que QUB reçoit un financement significatif de Stormont. L'union accuse l'université d'utiliser l'argent public pour financer des licenciements à Belfast tout en s'étendant à l'étranger. En octobre, QUB a annoncé que ces 270 licenciements représentent plus de 5 % de sa main-d'œuvre.
Des documents consultés par BBC News NI indiquent que QUB fait face à un déficit de plus de 11 millions de livres pour l'année financière 2024-2025. Malgré cela, l'université a décidé d'investir dans un nouveau campus à Gujarat, en Inde, prévu pour l'année prochaine.
Le nouveau campus en Inde devrait renforcer les partenariats et les opportunités d'innovation entre l'industrie locale et les secteurs gouvernementaux. QUB prévoit d'offrir cinq programmes de postgraduate adaptés aux besoins spécifiques de l'économie indienne.
Cependant, la UCU a exprimé des préoccupations concernant l'utilisation des fonds publics pour créer des emplois à l'étranger tout en supprimant des postes en Irlande du Nord. Jo Grady, secrétaire général de l'UCU, a déclaré qu'il est scandaleux que QUB investisse massivement dans un nouveau campus tout en supprimant des emplois à Belfast.
Dans un communiqué, QUB a expliqué qu'elle réagissait aux défis financiers auxquels est confronté le secteur de l'enseignement supérieur au Royaume-Uni. Les universités d'Irlande du Nord doivent faire face à un plafond sur le nombre d'étudiants locaux qu'elles peuvent accueillir, ce qui complique leur situation financière.
QUB a précisé que les revenus générés par l'enseignement des étudiants locaux ne couvrent pas l'ensemble des coûts, entraînant un déficit. Auparavant, l'université compensait cette situation grâce aux frais payés par les étudiants internationaux, mais il y a maintenant un décroissance marquée de leur nombre.
Le vice-président par intérim, Alistair Finlay, a souligné que le plan de licenciement vise à offrir une opportunité aux collègues éligibles souhaitant explorer de nouvelles voies. Il a ajouté que le personnel peut choisir de postuler sans pression ni obligation.
La UCU a convoqué une réunion générale d'urgence pour discuter de ces enjeux. Les syndicats expriment leur préoccupation quant aux charges de travail des employés restants, affirmant que le processus de licenciement nécessite que les candidats expliquent comment leurs tâches seront réparties.
La situation à Queen's University Belfast soulève des questions importantes sur la gestion financière et l'avenir des emplois en Irlande du Nord. Alors que l'université cherche à s'étendre à l'international, les défis locaux demeurent préoccupants pour le personnel et les étudiants.