Le rejet du plan du Gouvernement espagnol pour investir de manière "commune" en défense et augmenter, "immédiatement", les dépenses militaires suscite de plus en plus de critiques. Ce ton de rejet devient également plus intense. Les pays du nord, souvent appelés halcones en raison de leur rigueur sur les dépenses, montrent des signes de caution depuis la présentation du plan par le ministre de l'Économie, Carlos Cuerpo, à Varsovie.
Au fur et à mesure que le temps passe depuis la réunion des ministres de l'Économie de l'UE, les positions contraires se renforcent. Les sources diplomatiques des pays du nord affirment : "Si tu mixes toutes les mauvaises idées sur le financement de la défense, voilà ce qui en ressort". Ils soulignent que l'endeudement commun est un "non" catégorique pour des pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède.
La proposition d'émettre des Eurobonos est l'un des aspects les plus pertinents du plan espagnol. Ce véhicule serait financé par des contributions des États membres et accessible aux pays non membres de l'UE. Le ministère de l'Économie précise que la "financement additionnel devrait provenir de l'émission conjointe de dette européenne".
Le gouvernement espagnol tente ainsi de relancer le débat sur les Eurobonos, une option qui l'intéresse pour le financement militaire et d'autres dépenses. Cependant, les pays du nord, bien qu'étant les plus conscients des besoins d'investissement militaire, restent très réticents à cette idée.
Les pays du nord affirment clairement : "Notre position est bien connue : prêts oui, mais subventions, non". Cela fait référence à une autre proposition du plan espagnol qui vise à offrir des "prêts et subventions" pour financer des projets européens à grande échelle. La distinction est que les prêts doivent être remboursés, tandis que les subventions ne le sont pas.
Cette situation rappelle le Plan de Récupération, qui propose également ces deux options, mais qui est rejeté par les pays du nord. Ainsi, le gouvernement espagnol se retrouve face à de nombreuses positions opposées à sa proposition.
Malgré les critiques, certains pays saluent l'initiative espagnole, reconnaissant l'importance d'investir en défense. Le ministre des Finances polonais, Andrezj Domanski, a exprimé sa satisfaction que les pays du sud souhaitent exprimer leur solidarité en matière de financement.
De son côté, la Commission européenne, par la voix de son commissaire à l'Économie, Valdis Dombrovskis, a indiqué qu'elle était prête à explorer les prochaines étapes. Il a ajouté que l'instrument proposé par l'Espagne "s'inscrit bien" dans les discussions en cours entre les 27 États membres.
En somme, le gouvernement espagnol insiste sur la nécessité d'une investissement plus efficace et coordonné pour répondre aux besoins de sécurité en Europe. Malgré les défis, il est clair que la solidarité européenne est cruciale pour soutenir l'Ukraine et les pays de première ligne. Cependant, il est évident que ces efforts ne suffisent pas encore à convaincre tous les pays, surtout ceux qui sont traditionnellement critiques vis-à-vis des politiques du gouvernement de Pedro Sánchez.