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El Tsja Déclare Illégales Les Remboursements En Direct Par Mer À Ceuta

Publié le : 27 mars 2025

Décision du Tribunal Superior de Justicia d'Andalousie

Le Tribunal Superior de Justicia d'Andalousie (TSJA), basé à Séville, a confirmé l'illégalité des retours en chaud en mer. Cette décision, d'une grande portée juridique, a été prise par la Chambre Contentieuse Administrative, qui a statué que ces pratiques ne sont pas couvertes par le rejet à la frontière, réservé aux tentatives d'entrée irrégulière par les clôtures à Ceuta et Melilla.

Le jugement, rendu par les magistrats María Luisa Alejandre Durán, Julián Manuel Moreno Retamino et Pedro Luis Roás Martín, a rejeté l'appel de l'Abogacía del Estado contre une décision antérieure du Juzgado de lo Contencioso-Administrativo n° 2 de Ceuta. Cette décision a annulé l'action administrative qui avait conduit à l'expulsion de Oualid Maamri vers les autorités marocaines après son interception par la Garde Civile.

Interception et procédure administrative

Le tribunal a constaté que l'interception de Maamri, survenue le 14 novembre 2023, s'est faite sans aucune procédure formelle. Il a été transféré à des installations fiscales puis remis à Marrakech, sans assistance juridique, ni interprète. Le tribunal a qualifié cette démarche d'« voie de fait » de l'administration.

Selon le TSJA, ceux qui tentent d'entrer à la nage ne franchissent aucun élément de contention frontalier. La décision souligne que toute action impliquant une privation de droits doit respecter un procédure avec garanties, conformément à l'article 58.3.b) de la Loi sur les Étrangers. Ce jugement s'inscrit dans une série de décisions judiciaires qui remettent en question l'utilisation abusive du rejet à la frontière.

Réactions des organisations et implications juridiques

Les organisations ayant soutenu le demandeur, telles que Coordinadora de Barrios et No Name Kitchen, ont exigé l'arrêt immédiat des retours sommaires en mer. Elles réclament le respect des garanties légales pour toutes les personnes en situation de mobilité.

Javier Baeza, président de la Coordinadora de Barrios, a déclaré que la figure du rejet à la frontière ne sert qu'à restreindre les droits des personnes vulnérables. De son côté, Francesca Fusaro de No Name Kitchen a souligné le coût humain de ces pratiques, mettant en danger la vie de milliers de personnes en mer.

Précédent juridique et perspectives futures

Le jugement du TSJA établit un précédent important dans la jurisprudence concernant les frontières espagnoles. Il renforce l'obligation de l'État de garantir les droits fondamentaux sur l'ensemble de son territoire, y compris dans ses eaux juridiques. Bien que cette décision puisse être contestée devant la Cour Suprême, ses effets sont d'ores et déjà contraignants pour l'administration.

La condamnation au paiement des frais, limitée à 300 euros, illustre le principe de proportionnalité appliqué par le TSJA. La justice andalouse renforce ainsi le cadre légal qui interdit les retours sommaires dans des contextes non explicitement prévus par la loi.

Conditions aux frontières et critiques

Alors que les tribunaux commencent à préciser le cadre légal des retours en chaud, la frontière sud de l'Europe reste marquée par des symboles qui remettent en question le respect des droits fondamentaux. Parmi eux, le corridor métallique à Ceuta, connu sous le nom de « tube de la honte », soulève des critiques quant aux conditions de traitement des migrants.

Ce corridor est utilisé pour transférer directement les migrants interceptés vers le Maroc, sans assistance juridique ni interprète. Des organisations ont documenté la présence de mineurs et de personnes vulnérables retenues dans des espaces étroits, en attente d'une décision des autorités marocaines.

Conclusion

La gestion de ce corridor met en lumière les défaillances de l'administration dans le traitement des migrants. Les critiques soulignent que des procédures individualisées et garanties sont nécessaires. La sentenced du TSJA appelle à un respect strict des droits des migrants, tout en remettant en question les pratiques actuelles aux frontières.

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