Albert Corrieri, âgé de 103 ans, et Erpilio Trovati, 102 ans, sont des anciens déportés du Service du Travail Obligatoire (STO) qui réclament justice. Leur avocat, Me Michel Pautot, a récemment demandé une indemnisation devant la cour administrative d’appel de Marseille. Cette demande fait suite à des refus précédents des tribunaux administratifs de Marseille et de Nice.
Les deux hommes, victimes de travail forcé en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, demandent réparation pour les heures non payées. Albert Corrieri sollicite 43 200 euros pour son travail à l’usine Farben, tandis qu’Erpilio Trovati réclame 33 400 euros pour son temps à l’usine Deutsche Metal. Leurs demandes ont été rejetées en raison de la prescription des faits.
Me Michel Pautot insiste sur le fait que ses clients ont été victimes de la déportation et de l'esclavage. Il souligne que la loi de 1951 sur la prescription ne devrait pas s'appliquer aux crimes contre l'humanité. Selon lui, tous les textes législatifs, qu'ils soient nationaux ou internationaux, affirment l’imprescriptibilité de tels crimes.
Il déclare que la République a un devoir moral envers ces travailleurs contraints par le régime de Vichy. Il appelle à un geste fort de la part de l'État français, surtout en cette période où l'on commémore la fin de la guerre.
Les soutiens d'Albert Corrieri et Erpilio Trovati multiplient les démarches pour faire reconnaître leur souffrance. Un historien, Michel Ficetola, a écrit à Emmanuel Macron, qui a répondu en exprimant son intérêt pour leur cause. Le président a transmis la requête au ministre de la justice, Gérald Darmanin.
Les plaignants espèrent que ces démarches aboutiront à une reconnaissance officielle de leur situation. Ils souhaitent que leur histoire ne soit pas oubliée et que les injustices vécues soient enfin reconnues.
Albert Corrieri, actuellement en voyage en Allemagne, doit visiter l'usine où il a été réduit en esclavage. C'est un retour symbolique, car il n'y était pas retourné depuis sa libération par les soldats américains en 1945.
Ce voyage, organisé par l'historienne Raluca Pora, a pour but de sensibiliser le public à la situation des déportés du STO. Albert souhaite faire entendre sa voix et celle de ses camarades, en mettant en lumière les injustices persistantes.
La lutte d'Albert Corrieri et Erpilio Trovati pour obtenir réparation est un symbole fort de la mémoire des victimes du STO. Leur avocat, Me Michel Pautot, continue de défendre leurs droits avec détermination. Il est crucial que la République française prenne en compte leur histoire et agisse en conséquence pour réparer les injustices passées.