Stéphane B. a été acquitté en avril dernier dans le cadre du procès de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, survenu en décembre 2018. Il a récemment demandé réparation pour les 14 mois passés en détention provisoire, une période qu'il qualifie de « cataclysme » qui a bouleversé sa vie.
Stéphane B. était jugé pour association de malfaiteurs avec son frère et un cousin. Ils étaient accusés d'avoir aidé Audrey Mondjehi, qui a permis au djihadiste Chérif Chekatt de se procurer l'arme utilisée pour tuer cinq personnes. Chekatt, ayant prêté allégeance à l'État islamique, a été abattu par les forces de l'ordre après deux jours de traque.
La Cour d'assises spéciale a innocenté Stéphane B., estimant qu'aucune participation active ne pouvait lui être imputée. En revanche, Mondjehi a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, tandis que le frère de Stéphane a écopé de quatre ans de prison.
Lors de l'audience, l'avocate de Stéphane B. a souligné le cataclysme causé par sa détention de 420 jours. À 34 ans, père de trois enfants, il a été empêché d'assister aux obsèques de son père et n'a pas pu voir son dernier enfant durant ses six premiers mois de vie.
Stéphane B. a également dû passer des nuits dans sa camionnette pendant le procès. Son avocate a insisté sur la perte de chance de son client de retrouver une vie normale après cette expérience traumatisante.
Il demande près de 200 000 euros en réparation pour ce qu'il décrit comme un raz de marée dans sa vie. Libéré sous contrôle judiciaire, il s'est vu interdire tout déplacement à l'étranger, affectant ainsi son travail de ferrailleur en Allemagne.
Stéphane B. a déclaré qu'il n'avait vu ses enfants que cinq fois pendant son incarcération. Il a exprimé sa frustration, expliquant qu'il n'a pas pu profiter de moments familiaux tels que des vacances ou des fêtes.
Présent à l'audience, Stéphane B. a partagé son ressenti sur la stigmatisation qu'il subit. Il a mentionné que lorsqu'il demande un appartement, les gens le considèrent toujours comme un terroriste. Originaire d'Alsace, il a également noté la dureté des Alsaciens à son égard.
La décision concernant sa demande de réparation sera rendue le 19 mai. L'issue de cette affaire pourrait avoir un impact significatif sur sa vie future.
Le procès de Stéphane B. soulève des questions importantes sur la justice et les conséquences de la détention provisoire. Son histoire met en lumière les défis auxquels font face ceux qui sont accusés à tort et leur quête de réparation après de telles épreuves.