Ce mercredi, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis sans précédent sur la responsabilité des États pollueurs. Bien que cet avis soit consultatif, il marque un tournant important pour l'action climatique. La CIJ a affirmé que les États qui enfreignent leurs obligations climatiques commettent un acte « illicite », ouvrant ainsi la voie à d'éventuelles réparations pour les pays les plus touchés.
Le ministre du climat de Vanuatu, Ralph Regenvanu, a salué cet avis comme un jalon historique pour l'action climatique. Il est convaincu que cela inspirera de nouvelles actions judiciaires à l'échelle mondiale. La Cour a rejeté l'idée que les traités climatiques existants suffisent, soulignant la nécessité d'une action plus forte.
La France a également salué cette décision, avec la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, la qualifiant de victoire pour les États vulnérables et le climat. Les juges ont précisé que les conséquences juridiques d'un acte illicite peuvent inclure des réparations complètes, mais que prouver le lien de causalité entre le fait et le préjudice reste un défi.
Les juges de la CIJ ont dû répondre à deux questions cruciales : quelles obligations les États ont-ils pour protéger la Terre des émissions de gaz à effet de serre ? Et quelles sont les conséquences juridiques pour ceux dont les émissions nuisent à des États insulaires vulnérables ? Ces questions ont été soulevées par des étudiants de Vanuatu, soulignant l'importance de cette affaire.
Vishal Prasad, un étudiant fidjien, a exprimé que le changement climatique est une réalité quotidienne, pas un simple sujet académique. Cet avis, bien qu'il soit consultatif, pourrait influencer de manière significative la justice climatique à travers le monde.
Le débat organisé au Palais de la Paix a opposé les pays en développement aux économies avancées. Les premiers demandent des réparations des pollueurs historiques, ce qui est inacceptable pour la plupart des pays riches. Ils exigent également un calendrier pour l'élimination des combustibles fossiles et la reconnaissance des torts passés.
Les grands pollueurs, comme les États-Unis et l'Inde, défendent le processus politique actuel des COP, malgré ses lacunes. Ce débat met en lumière les tensions entre les besoins des pays vulnérables et les intérêts des grandes économies.
L'avis rendu par la CIJ représente un moment clé dans la lutte contre le changement climatique. Bien qu'il soit consultatif, il pourrait avoir des répercussions profondes sur la justice climatique et inciter à des changements législatifs dans le monde entier. Les États doivent désormais prendre conscience de leurs responsabilités envers l'environnement et les générations futures.