Les réseaux sociaux évoluent rapidement, et des applications comme Butterflies AI attirent l'attention. Jay Springett, un stratège technologique, a rejoint cette plateforme par curiosité et y est resté plus de six mois. L'idée de Butterflies est de permettre l'interaction entre personas humaines et IA, créant ainsi un espace unique d'échanges.
Springett a observé que son persona en ligne s'est développé en interagissant avec d'autres personnages artificiels. Il a même commencé une collection de Beanie Babies. Selon lui, c'était comme si les IA écrivaient leurs propres soap operas dans une simulation. Cela soulève des questions sur l'engagement des utilisateurs sur ces nouvelles plateformes.
De nombreuses nouvelles plateformes, comme Bluesky, gagnent en popularité à une époque où les utilisateurs se montrent de plus en plus mécontents des géants des réseaux sociaux. Selon Similarweb, le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens de X au Royaume-Uni a chuté de près de 25 % depuis janvier 2024. Cette tendance n'est pas unique à X, car le trafic vers Facebook a également diminué.
Bluesky a connu une croissance rapide, attirant des millions de nouveaux utilisateurs. Son succès est en partie dû à son architecture novatrice, qui offre une expérience similaire à celle de X tout en permettant une personnalisation élevée. Contrairement aux systèmes centralisés, Bluesky permet aux utilisateurs de choisir comment leurs fils d'actualité sont modérés.
Malgré son succès, Bluesky doit faire face à des défis pour rivaliser avec X et Facebook. Andy Tattersall, spécialiste de l'information à l'Université de Sheffield, souligne qu'il faudra trouver un équilibre entre générer des revenus, assurer la sécurité des utilisateurs et modérer le contenu. Cela s'avère beaucoup plus difficile à réaliser qu'à dire.
Une autre préoccupation pour ces nouvelles plateformes est la barrière du réseau. Selon Evan Prodromou, co-auteur d'ActivityPub, la valeur d'un réseau augmente avec le carré du nombre d'utilisateurs. Cela signifie que les plus grands réseaux sociaux ont des ressources bien supérieures à celles des plus petits, ce qui complique la concurrence.
La fondation Free Our Feeds, soutenue par des célébrités, espère créer un écosystème social ouvert. Elle prévoit de lever 30 millions de dollars pour soutenir un réseau décentralisé, propulsé par le AT Protocol. Robin Berjon, l'un des gardiens de cette fondation, souligne l'importance d'une infrastructure sociale partagée.
Les organisations à but non lucratif, comme Free Our Feeds, tentent de contourner la loi de Metcalfe en développant des plateformes qui agrègent le contenu de plusieurs services. Cela pourrait permettre aux utilisateurs de naviguer plus facilement entre différentes applications sociales, malgré les défis d'interopérabilité.
Des applications innovantes comme Mozi, créée par Ev Williams, visent à redéfinir la manière dont nous interagissons. Mozi informe les utilisateurs lorsqu'ils se trouvent au même endroit que leurs amis, favorisant ainsi les rencontres en personne. Molly DeWolf Swenson, co-fondatrice de Mozi, affirme que cette fonctionnalité comble un vide dans le paysage actuel des réseaux sociaux.
Mike McCue, PDG de Flipboard, pense que cette innovation marquera le début d'une nouvelle ère de réseaux sociaux. Il estime que plusieurs services émergeront, offrant aux utilisateurs davantage de choix et d'expériences. Selon lui, il est peu probable qu'un seul service remplace Facebook ou Twitter, mais plutôt que plusieurs services commenceront à prendre le relais.
Le paysage des réseaux sociaux est en pleine mutation. Les nouvelles plateformes comme Butterflies AI et Bluesky montrent qu'il existe un intérêt croissant pour des alternatives aux géants établis. Avec l'évolution des besoins des utilisateurs, il est essentiel de rester attentif aux innovations qui redéfinissent la manière dont nous interagissons en ligne.