Les départements français se trouvent dans une impasse budgétaire préoccupante. Ils ont annoncé qu'ils ne financeraient plus "toute dépense nouvelle ou supplémentaire" imposée par le gouvernement sans compensation. Cette décision a été prise à l'unanimité par la commission exécutive de Départements de France.
La revalorisation du RSA de 1,7 % ne sera pas remboursée aux Caisses d'allocations familiales. Cela a soulevé des inquiétudes quant à la durabilité financière des départements, qui se sentent acculés par des décisions gouvernementales unilatérales.
Les départements, notamment ceux de la région Grand Est, constatent une augmentation constante des dépenses sociales. Cela met en péril leur capacité à mener à bien leurs missions essentielles. Les élus locaux expriment leur frustration face à une situation qu'ils jugent insoutenable.
Depuis 2021, ils ont perdu plusieurs leviers fiscaux, ce qui complique la gestion de leurs ressources. Ils doivent également faire face à la hausse des prestations sociales, incluant la protection de l'enfance et le RSA.
Selon l'association d'élus départementaux, l'impact financier des décisions gouvernementales depuis 2022 est estimé à près de 5,5 milliards d'euros. En parallèle, les recettes des départements ont chuté de 8 milliards d'euros. Cette situation les oblige à faire des choix difficiles concernant l'investissement public.
Les départements demandent la création d'un comité d'alerte pour leur situation financière. Ils souhaitent également une compensation de 50 % des allocations individuelles de solidarité par l'État pour maintenir les mesures de protection sociale.
Lors d'une réunion d'un "comité d'alerte du budget" du gouvernement, François Sauvadet, président de l'association, a averti contre toute mesure supplémentaire qui pourrait aggraver la situation des départements. Il a souligné que l'État est le principal responsable de la dégradation des finances publiques.
La revalorisation du RSA, prévue pour le 1er avril, tient compte de l'inflation. Selon la Caisse nationale des allocations familiales, près de 1,83 million de foyers bénéficiaient du RSA au dernier trimestre 2024, représentant environ 3,6 millions de personnes.
Face à une situation budgétaire difficile, les départements français se mobilisent pour défendre leur autonomie financière. Ils exigent des compensations adéquates de l'État pour continuer à remplir leurs missions essentielles. Le dialogue entre les collectivités et le gouvernement est plus que jamais nécessaire pour éviter une crise sociale.