Le nom de Richard Ferrand a été proposé par Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel. Ce choix suscite des interrogations et des tensions au sein du paysage politique français, notamment en raison de l'accueil mitigé de sa candidature, surtout chez Les Républicains.
Richard Ferrand, ancien président de l'Assemblée nationale, a rencontré la commission des Lois à l'Assemblée nationale. Lors de cette audition, il a évoqué son parcours, se décrivant comme un enfant de l’Aveyron adopté par la Bretagne. À 62 ans, il souligne son expérience professionnelle et politique, marquée par sa proximité avec Jean-Yves Le Drian.
Malgré son engagement, sa candidature a été accueillie avec scepticisme. Ferrand a insisté sur le fait qu'il n'avait rien demandé et que la diversité des profils au sein du Conseil constitutionnel constituait sa force. Cependant, les questions des parlementaires ont mis en lumière les doutes qui pèsent sur lui.
Lors de son audition, Ferrand a été confronté à des questions incisives de la part de plusieurs députés, notamment de Mathilde Panot et Olivier Marleix. Bien qu'il ait tenté de défendre son intégrité, les critiques sur son lien avec Macron ont été persistantes. Panot a dénoncé un déni des principes démocratiques et a qualifié la nomination de caprice.
Ferrand a répliqué avec assurance, affirmant qu'il ne se considérait pas comme un valet. Il a plaidé pour une distinction claire entre ses engagements politiques et une supposée vassalité envers Macron, affirmant que son parcours témoigne de son indépendance d’esprit.
Une autre question épineuse a été celle d'une potentielle réforme de la Constitution pour permettre à Macron de briguer un troisième mandat. Ferrand a exprimé son agacement face à cette suggestion, affirmant que cela n'avait jamais été sa pensée. Il a rappelé ses propos de juin 2023, où il avait critiqué les limitations actuelles qui entravent la souveraineté populaire.
Il a également souligné l'importance de préserver le bicamérisme et le rôle du Conseil constitutionnel en tant que gardien des principes républicains. Ferrand a insisté sur le fait que toute modification des règles devait venir des parlementaires, les véritables constituants.
Ferrand a été interrogé sur l'affaire des Mutuelles de Bretagne, où il était soupçonné d'avoir des intérêts personnels dans un contrat immobilier. Bien que la justice ait finalement déclaré les faits prescrits, Ferrand a été prudent dans ses réponses, évitant de mentionner cette subtilité devant la commission.
Il a néanmoins défendu son honneur en citant trois décisions judiciaires qui indiquaient l'absence de qualification pénale des faits. Cette affaire continue de peser sur sa réputation, malgré les décisions de justice en sa faveur.
Le vote pour la présidence du Conseil constitutionnel de Richard Ferrand s'annonce incertain. Les règles exigent une majorité des trois cinquièmes pour bloquer sa nomination, et chaque abstention pourrait influencer le résultat final. Les parlementaires doivent maintenant peser le pour et le contre de cette candidature, dans un contexte politique déjà tendu.