La troisième saison de The White Lotus arrive avec une certaine euphorie, marquant une continuité dans la tendance narrative "Eat the rich". Cette série d'HBO a su captiver le public, tout comme des films récents tels que El menù et Parásitos. La représentation des riches comme des cibles de satire sociale est devenue un phénomène culturel majeur.
La popularité de The White Lotus s'inscrit dans un contexte où le divertissement critique la richesse. Des œuvres comme Cuchillos por la espalda et Infinity Pool illustrent cette dynamique. L'ère post-pandémique a accentué cette tendance, mettant en lumière les inégalités croissantes exacerbées par le Covid-19.
Les riches, confinés dans le luxe, contrastent avec la classe ouvrière en difficulté. Ce décalage a donné naissance à des récits qui explorent la vengeance sociale. Cependant, la première saison de The White Lotus, bien que brillante, a vu sa suite perdre en qualité, malgré un changement de décor.
La deuxième saison, bien qu'elle ait déplacé l'action de Hawaï à l'Italie, n'a pas réussi à capturer l'originalité de la première. La formule d'un groupe de riches en vacances semble s'essouffler. La troisième saison, se déroulant en Thaïlande, pourrait offrir une critique de l'élitisme, mais elle risque de devenir une récurrence prévisible.
Les personnages, interprétés par des acteurs talentueux, sont devenus des archétypes plutôt que des représentations de la lutte des classes. La série, qui devait être une satire mordante, se transforme peu à peu en une simple pornographie de la colère sociale.
Le traitement des personnages thaïlandais dans la série soulève des questions. Bien que le créateur, Mike White, tente d'inclure respectueusement les membres du personnel, ceux-ci restent souvent sous-développés. Cette approche peut refroidir l'empathie du public envers les privilégiés.
La série peine à équilibrer la représentation de la vie luxueuse tout en la ridiculisant. Les intrigues deviennent répétitives, et la vision de riches en difficulté sur la plage ne suscite plus le même intérêt. L'idée que la richesse masque une malveillance sociale devient difficile à soutenir sans innovation narrative.
Ironiquement, le déclin de The White Lotus reflète les contradictions du système capitaliste qu'elle critique. La volonté d'HBO d'étendre cette série limitée montre comment le divertissement peut être commercialisé. La série se transforme en un produit standardisé, perdant son statut de catalyseur de réflexion critique.
Malgré tout, la troisième saison promet de divertir avec ses secrets financiers, ses intrigues familiales et son humour décalé. En fin de compte, elle pourrait nous amener à questionner la valeur de voir souffrir les nantis dans la fiction. The White Lotus continue d'explorer des thèmes captivants, mais à quel prix ?