Le mardi prochain, lorsque Donald Trump serrera la main du prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohamed bin Salman, il se rappellera sans doute la visite de Joe Biden en juillet 2022. Ce dernier avait salué son hôte avec un poing qui a fait le tour du monde, un geste révélateur de l'inconfort de la situation.
Lors de sa rencontre avec Biden, ce dernier a dû faire preuve de pragmatisme face à un héritier controversé, accusé d'être impliqué dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Biden a dû faire un choix difficile, réhabilitant Bin Salman tout en gardant une distance symbolique.
En revanche, Trump adoptera une approche bien différente. Pour lui, le passé, notamment le meurtre de Khashoggi, ne semble pas peser. Au contraire, un accueil chaleureux est attendu, renforçant l'importance de l'Arabie Saoudite dans la politique étrangère américaine actuelle.
Trump avait choisi Riyad comme première destination internationale en 2017, démontrant une synchronisation parfaite avec Bin Salman. Les deux dirigeants partagent une vision commune du pouvoir et de la gouvernance, favorisant des accords économiques bénéfiques.
Si Trump n'avait pas été contraint par des obligations à Rome, cette visite aurait été sa première sortie officielle à l'étranger lors de son second mandat. L'alliance avec Riyad est cruciale pour lui, surtout dans un contexte où ses priorités internationales restent floues.
Les pétromonarchies du Golfe sont prêtes à investir massivement. Trump arrive avec un intérêt financier clair, cherchant à signer des accords commerciaux qui renforceront son image à son retour aux États-Unis. Les monarchies sont conscientes de leur rôle stratégique dans la stabilité régionale.
Les experts estiment que Trump se concentrera sur des accords qui pourraient rapporter gros, négligeant les préoccupations liées aux droits de l'homme. L'Arabie Saoudite, tout en cherchant à augmenter sa production de pétrole, souhaite également s'affirmer comme un acteur clé dans la géopolitique.
Trump a annoncé un "grand annonce" concernant le Moyen-Orient, promettant des changements significatifs. Une de ses propositions controversées inclut le changement de nom du golfe Persique en Golfe Arabe, une initiative qui pourrait raviver des tensions.
Les réactions à ce changement potentiel sont déjà vives. L'Iran a qualifié cette décision de hostile, tandis que des figures politiques iraniennes appellent à l'unité contre ce qu'ils perçoivent comme une provocation.
Alors que Trump s'apprête à renforcer ses liens avec l'Arabie Saoudite, il est clair que les enjeux économiques et stratégiques dominent son agenda. La visite pourrait marquer un tournant dans les relations entre les États-Unis et les monarchies arabes, tout en soulevant des questions sur les implications à long terme de cette alliance.