Suivi de la principale route de cocaïne vers l'Europe : pourquoi son expansion ?

Introduction

Le trafic de cocaïne en Équateur connaît une croissance alarmante, attirant l'attention des autorités et des médias. Ce phénomène est alimenté par la demande croissante en Europe, où des réseaux criminels, notamment la mafia albanaise, étendent leur influence. Comprendre ce trafic et ses conséquences est essentiel pour saisir l'ampleur de la crise.

Expansion de la mafia albanaise en Équateur

César, un membre des Latin Kings, a été recruté par un policier corrompu pour travailler avec la mafia albanaise. Cette organisation contrôle désormais une grande partie du flux de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud vers l'Europe. Bien que l'Équateur ne produise pas de cocaïne, 70 % de la cocaïne mondiale transite par ses ports, selon le président équatorien, Daniel Noboa.

Les drogues sont introduites en Équateur depuis la Colombie et le Pérou, les deux principaux producteurs mondiaux. Les autorités ont enregistré une quantité record de drogues illicites saisies l'année dernière, principalement de la cocaïne, indiquant une augmentation des exportations.

Le rôle des travailleurs ordinaires

Des travailleurs comme Juan, un chauffeur de camion, se retrouvent souvent piégés dans ce réseau. Juan a transporté une cargaison de thon vers le port, mais a remarqué des anomalies. Deux mois plus tard, des conteneurs remplis de drogues ont été saisis à Amsterdam. De nombreux chauffeurs transportent des drogues sans le savoir, tandis que d'autres sont menacés de mort s'ils refusent de participer.

Les gangs européens sont attirés par l'Équateur non seulement pour sa localisation, mais aussi pour ses exportations légales, comme les bananes, qui servent de couverture pour cacher des cargaisons illicites. José Antonio Hidalgo, représentant de l'industrie bananière, souligne que 66 % des conteneurs qui quittent l'Équateur sont des bananes.

Les méthodes de trafic

Les gangs utilisent principalement trois méthodes pour introduire la cocaïne dans les expéditions : cacher les drogues dans les cargaisons avant d'atteindre le port, cambrioler des conteneurs au port, ou attacher des drogues aux navires en mer. César admet avoir gagné jusqu'à 3 000 $ pour un seul travail, mais il sait que le non-respect des demandes des Albanais peut être fatal.

La police, en collaboration avec les forces armées, tente de contrôler la situation dans les ports. Malgré leurs efforts, la quantité de cocaïne réussissant à quitter l'Équateur atteint des niveaux records, avec près de 300 tonnes saisies l'année dernière. Le major Christian Cozar Cueva indique une augmentation de 30 % des saisies à destination de l'Europe.

Impact sur l'économie et la société

La crise du trafic de cocaïne a des répercussions sur l'économie équatorienne. La pandémie de Covid-19 a laissé de nombreux Équatoriens vulnérables à la recrutement par des gangs. Les règles de visa assouplies après 2020 ont également facilité l'infiltration des gangs européens. Les exportations de bananes ont augmenté, coïncidant avec l'infiltration de la mafia albanaise.

Monica Luzárraga, avocate, exprime sa frustration face à la lente réaction des autorités face à cette réalité. Elle souligne que les exportations de bananes ont explosé, ce qui devrait avoir alerté les responsables. Cette économie basée sur le trafic de drogues nuit à l'Équateur tout en profitant aux organisations criminelles.

Conclusion

La situation en Équateur illustre la complexité du trafic de cocaïne et ses conséquences dévastatrices. Les consommateurs, principalement en Europe, jouent un rôle crucial dans cette crise. Les efforts pour lutter contre le trafic doivent inclure une réflexion sur la demande. Le président Daniel Noboa a promis de lutter contre les gangs, mais il est clair que la solution nécessite une action concertée au niveau international.