Un panel de l'ONU a exhorté le Royaume-Uni à renégocier un accord concernant le retour des îles Chagos à Maurice. Cet accord, signé le mois dernier, a restitué la souveraineté de l'archipel de l'océan Indien à Maurice. Cependant, le Royaume-Uni a conservé le droit d'exploiter une base militaire à Diego Garcia.
Les experts de l'ONU ont souligné que cet accord ne garantissait pas les droits des Chagossiens. En empêchant leur retour à Diego Garcia, l'accord semble contredire leur droit de retour. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que l'accord avait été bien accueilli par des organisations internationales, y compris le secrétaire général de l'ONU.
Le panel, composé de quatre experts indépendants, a noté que le maintien de la base militaire à Diego Garcia entrave les Chagossiens dans l'exercice de leurs droits culturels. Ils ne peuvent pas accéder à leurs terres ancestrales, d'où ils ont été expulsés. Le panel a donc demandé la suspension de l'accord actuel et la négociation d'un nouvel accord.
Selon cet accord, le Royaume-Uni paierait en moyenne 101 millions de livres par an pendant 99 ans pour continuer à opérer la base militaire. Les îles Chagos se trouvent à environ 9 332 km au sud-est du Royaume-Uni et à 1 250 km au nord-est de Maurice.
Le Royaume-Uni a acheté les îles pour 3 millions de livres en 1968. Maurice soutient qu'elle a été contrainte de céder les îles pour obtenir son indépendance. Diego Garcia a ensuite été débarrassé de sa population pour faire place à une base militaire. De nombreux Chagossiens ont été déplacés vers Maurice, les Seychelles ou ont émigré en Angleterre.
Depuis cet exode, les Chagossiens n'ont pas pu retourner à Diego Garcia. Avant la signature de l'accord avec Maurice, deux femmes chagossiennes vivant au Royaume-Uni ont tenté d'arrêter l'accord, affirmant qu'il ne garantissait pas leur droit de retour.
L'accord prévoit également un fonds de 40 millions de livres pour soutenir les Chagossiens. Cependant, le panel de l'ONU a remis en question la conformité de ce fonds avec le droit des Chagossiens à un recours efficace et à des réparations rapides. Ils ont également noté l'absence de dispositions pour faciliter l'accès aux sites culturels sur Diego Garcia.
Un porte-parole du ministère a affirmé que le gouvernement reconnaissait l'importance des îles pour les Chagossiens et travaillait à garantir que l'accord en tienne compte. Toutefois, des critiques persistent sur les conséquences de cet accord pour les contribuables britanniques et pour le peuple chagossien.
En résumé, le panel de l'ONU a appelé à une renégociation de l'accord sur les îles Chagos, soulignant des préoccupations majeures concernant les droits des Chagossiens. Les enjeux sont complexes et impliquent des questions de justice, de culture et de souveraineté. L'avenir des Chagossiens et de leurs terres ancestrales reste incertain.