Les ruptures de contrats ont connu une hausse significative, passant de 10 % en 2017 à 18 % en 2022. Camille, une étudiante en communication, se souvient de son premier licenciement. « Le nouveau responsable des ressources humaines m’a annoncé un licenciement pour faute grave sur mon bureau. » Ce choc survient un mois avant la fin de son contrat de deux ans.
Comme Camille, de nombreux étudiants vivent des ruptures de contrats d’apprentissage. Selon la Dares, 18 % des contrats débutés en 2022 ont pris fin dans les neuf premiers mois. Christian Mercuri, médiateur de l’apprentissage, souligne que cette explosion est liée à l’augmentation de l’apprentissage.
La loi de 2018 a introduit des mesures pour encadrer les ruptures de contrats. Lorsqu’un alternant souhaite rompre, il doit saisir le médiateur de l’apprentissage. Christian Mercuri précise que les médiateurs traitent environ 7 713 saisines par an. « Il y a plusieurs types de ruptures, certaines perçues comme positives, d'autres comme négatives », explique-t-il.
Fatima, en BTS GPME, a vécu une rupture difficile. « On m’a dit que j’étais renvoyée pour licenciement économique, mais j’avais demandé mes fiches de paie sans succès. » Après avoir accepté le licenciement, elle a trouvé une nouvelle entreprise où elle se sent bien.
Les ruptures de contrats impactent la confiance en soi des jeunes. Camille explique : « J’ai mis du temps à comprendre que ce n’était pas de ma faute. » Ce sentiment de culpabilité est fréquent parmi les alternants. Fatima partage aussi son expérience, se sentant isolée face à ses camarades.
Cyrine, étudiante en master, a dû faire face à une détresse financière après la rupture de son contrat. « Mes parents m’aidaient, mais je comptais sur mon salaire d’alternante. » La situation a été difficile, surtout après avoir pris un appartement pour son alternance.
Les étudiants tirent souvent des leçons de leur expérience. Louis, étudiant en journalisme, a appris l'importance du droit du travail en étudiant les textes juridiques. « Cela m’a donné des compétences précieuses », affirme-t-il. Cette découverte peut influencer leur parcours professionnel.
Fatima envisage de se réorienter vers les ressources humaines, motivée par son expérience. « Je veux comprendre le système et aider les autres », dit-elle. Camille, de son côté, a envisagé d'aller aux prud’hommes, mais a finalement abandonné.
Toutes les ruptures ne sont pas négatives. Elena raconte : « J’ai quitté une entreprise toxique. » Après avoir vécu des conditions de travail difficiles, elle a trouvé un poste dans un établissement où le code du travail est respecté. Cette décision a été bénéfique pour elle.
Louis a également changé d’entreprise pour diversifier ses expériences. « Mon alternance se passait bien, mais je voulais écrire, pas éditer. » Ce choix, bien qu'il ait été difficile, était nécessaire pour son développement professionnel.
Les ruptures de contrats d’apprentissage sont en hausse et impactent profondément les jeunes. Qu'elles soient positives ou négatives, ces expériences façonnent leur parcours professionnel. Il est essentiel que les étudiants comprennent leurs droits et se battent pour des conditions de travail équitables.