La Russie a lancé d'importants exercices navals en mer Baltique, impliquant 20 navires de guerre et 3 000 soldats. Ces manœuvres surviennent dans un contexte de tensions croissantes avec ses voisins européens en raison du conflit en Ukraine. Moscou a commencé à escorter des pétroliers de sa flotte fantôme dans le Golfe de Finlande, redoutant de nouveaux sabotages de câbles sous-marins.
En réponse au plafonnement des prix du pétrole russe par le G7 et l'Australie, le Kremlin a renforcé sa flotte. Cela inclut des pétroliers vieillissants, souvent sans drapeau, gérés par des structures complexes pour cacher leur véritable propriétaire. Ces navires se mêlent au transport légitime pour éviter d'attirer l'attention.
Le 15 mai, l'Estonie a donné l'alerte après avoir intercepté un navire suspect, le Jaguar, naviguant sans drapeau. Un avion militaire russe a survolé la scène, soulignant l'escalade des tensions. Le ministre estonien de la Défense a affirmé que le navire a été escorté hors des eaux estoniennes pour éviter toute menace à l'infrastructure sous-marine.
Des russophones à bord ont refusé de coopérer, confirmant leur destination vers la Russie. Ce pétrolier, récemment sanctionné par le Royaume-Uni, naviguait entre l'Estonie et la Finlande. La Finlande a qualifié ces escortes militaires de sans précédent, notant une augmentation du trafic militaire dans la région.
La Russie surveille activement ses navires sans drapeau. Elle a constitué une flotte d'environ 650 pétroliers capables d'éviter la surveillance grâce à des pratiques trompeuses, telles que la transmission de données falsifiées. Depuis 2022, Moscou a vendu du pétrole à des prix dépassant le plafond légal, atteignant même 85 dollars en avril dernier.
Les experts estiment que la limitation du prix du pétrole russe a échoué. Le droit maritime international impose le droit de passage innocent, rendant difficile l'interception des navires étrangers. Le dernier rapport du CREA indique que la proportion de pétroliers en « ombre » transportant du pétrole russe a diminué de 65 % à 53 % entre janvier et avril.
La Russie considère les inspections comme des provocations et répond de manière assertive. Toute erreur de calcul pourrait déclencher la clause de défense mutuelle de l'OTAN, entraînant un conflit direct. Récemment, la Russie a arrêté un pétrolier grec, le Green Admire, en réponse aux sanctions imposées par l'Estonie.
En 2023, la Russie a mené des exercices navals d'envergure, impliquant 30 navires de guerre et 20 navires de soutien. Ces manœuvres incluent la protection des routes maritimes et le transport de troupes. Le soutien aérien comprendra environ 25 avions et hélicoptères, augmentant les inquiétudes en Lettonie et en Lituanie.
Les exercices prévus en Bielorussie en septembre, près des frontières baltes, suscitent des inquiétudes. Les manœuvres Zapad-2025 viseront à coordonner la défense conjointe avec 13 000 soldats. Les pays baltes n'oublient pas que l'invasion de l'Ukraine a débuté avec des exercices militaires russes, ce qui renforce leur vigilance.
Les récentes actions de la Russie en mer Baltique et dans le Golfe de Finlande illustrent une escalade des tensions militaires. Les implications de ces manœuvres sont préoccupantes pour la sécurité régionale. La communauté internationale surveille de près ces développements, conscients des risques d'un conflit direct.