
Lors d'un sommet urgent, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti les dirigeants européens qu'un accord devait être atteint d'ici la fin de l'année. Il a appelé à un prêt de plusieurs milliards d'euros, provenant des fonds russes gelés, pour financer les besoins militaires et économiques de l'Ukraine.
L'Ukraine est à quelques mois de l'épuisement de ses ressources financières. Zelensky a déclaré que, sans injection de fonds d'ici le printemps, l'Ukraine "devra réduire la production de drones". Les actifs russes, d'une valeur de 210 milliards d'euros, sont principalement détenus par Euroclear, basé en Belgique.
Jusqu'à présent, la Belgique et d'autres États membres se sont opposés à l'utilisation de ces fonds comme un "prêt de réparations". Cependant, le Premier ministre polonais Donald Tusk a insisté sur la nécessité de "saisir cette occasion".
La situation est devenue critique alors que la Russie a déposé une plainte contre Euroclear devant un tribunal de Moscou pour récupérer son argent. Zelensky a souligné que l'Ukraine pourrait faire face à un déficit de 45 à 50 milliards d'euros l'année prochaine. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a promis que "nous ne quitterons pas le sommet sans solution".
Les discussions à Bruxelles interviennent à un moment charnière de la guerre, avec des responsables américains et russes prévoyant de se rencontrer à Miami pour discuter d'un plan de paix. Zelensky a réitéré que l'Ukraine avait besoin de ces fonds, que ce soit pour soutenir son armée ou pour la reconstruction.
La Commission européenne a proposé de prêter environ 90 milliards d'euros à l'Ukraine sur deux ans, à partir des actifs russes. Cela représente environ deux tiers des 137 milliards d'euros nécessaires à l'Ukraine jusqu'en 2027. Actuellement, l'UE a fourni à l'Ukraine uniquement les intérêts générés par ces fonds.
Les responsables européens estiment avoir une base juridique solide pour utiliser ces actifs gelés, mais la position du Premier ministre belge reste floue. De plus, la Hongrie, sous la direction de Viktor Orban, s’oppose fermement à toute aide supplémentaire à l'Ukraine.
Le vote final pour approuver l'utilisation des actifs russes nécessitera une majorité de 15 États membres représentant 65 % de la population européenne. Le président du Conseil européen, António Costa, a promis de ne pas ignorer les préoccupations belges concernant le plan.
Les doutes persistent parmi plusieurs pays, y compris l'Italie, où la Première ministre Giorgia Meloni a exprimé son soutien conditionnel, soulignant l'importance d'une base juridique solide. Si le plan est adopté, il pourrait y avoir des conséquences juridiques pour la Belgique si un tribunal ordonne le remboursement à la Russie.
Les heures à venir sont cruciales pour l'Ukraine. Les dirigeants de l'UE doivent prendre des décisions qui auront un impact majeur sur le soutien à l'Ukraine et sur la dynamique de la guerre. La situation est tendue, et chaque décision comptera dans la lutte pour la survie économique et militaire de l'Ukraine.