La relation entre le président du Gouvernement, Pedro Sánchez, et le Jefe del Estado, Felipe VI, suscite des commentaires. En effet, Sánchez va s'absenter de deux événements importants présidés par le Roi, avec seulement 72 heures d'écart.
Ce mercredi, le président ne sera pas présent lors de la remise du Prix Cervantes à l'Université d'Alcalá de Henares. De plus, il ne participera pas au funérail du pape François, prévu samedi au Vatican. Ces absences soulèvent des interrogations sur son agenda.
Pour la remise du prix, traditionnellement célébrée le 23 avril, Sánchez a prévu une vidéoconférence pour participer à une réunion sur le climat. Cet événement est convoqué par le président brésilien Lula da Silva et le secrétaire général de l'ONU, António Guterres.
Cette année, le Prix Cervantes sera décerné à l'écrivain Álvaro Pombo. Le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, prononcera un discours lors de cet événement. En six ans à la tête du Gouvernement, Sánchez n'a assisté qu'à deux remises de prix.
Sa dernière présence remonte à l'année dernière, où il a été accueilli par des huées à Alcalá. Son absence au funérail du pape, décédé le 21 avril, est particulièrement remarquée. Le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, avait annoncé que l'Espagne serait représentée "au plus haut niveau".
La confirmation de la présence des Rois Felipe et Letizia à la cérémonie a été suivie par l'annonce de la participation de plusieurs personnalités. Parmi elles, les vice-présidentes Montero et Díaz, ainsi que l'ambassadrice d'Espagne auprès de la Sainte-Siège, Isabel Celáa.
Alberto Núñez Feijóo, le leader de l'opposition, sera également présent. Cependant, l'absence de Sánchez, qui n'a rien de prévu ce jour-là, reste floue. Contrairement à José Luis Rodríguez Zapatero, qui avait invité Mariano Rajoy lors du décès de Jean-Paul II, Sánchez adopte une approche différente.
Les critères de représentation de Sánchez diffèrent de ceux d'autres monarchies parlementaires européennes. Par exemple, la Belgique et les Pays-Bas enverront à la cérémonie à la fois le chef de l'État et le premier ministre.
Au Royaume-Uni, le roi Charles III a désigné son fils, le prince Guillaume, pour représenter la Couronne, accompagné du premier ministre, Keir Starmer. Ces choix soulignent l'importance des relations diplomatiques entre les nations.
Les relations entre l'Espagne et la Sainte-Siège sont parmi les plus anciennes au monde, remontant au XVe siècle. En 1496, le pape Alexandre VI a accordé à Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon le titre de Rois Catholiques.
Cette décision, bien qu'elle ait semblé être un privilège, était en réalité un mouvement politique de l'Église, cherchant à maintenir sa présence durant la conquête espagnole. L'ambassade d'Espagne auprès de la Sainte-Siège occupe le même bâtiment depuis 1622.
Les absences de Pedro Sánchez aux événements majeurs soulèvent de nombreuses questions sur sa priorité à l'égard des engagements institutionnels. Les implications de ces choix pourraient avoir un impact sur les relations diplomatiques et l'image de l'Espagne sur la scène internationale.