Le 19 janvier 2023, le président du Gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont signé le Traité d'Amitié Espagne-France lors de la XXVIIe Cumbre bilatérale à Barcelone. Ce texte visait à renforcer « une relation étroite » et à « protéger le lien entre les deux pays » avec un cadre politique et juridique adapté aux défis du XXIe siècle.
Malgré la signature, ni en 2023 ni en 2024, le Conseil des Ministres n'a trouvé le moment opportun pour soumettre le traité aux Cortes. Le problème réside dans le fait que certains paragraphes signés par Sánchez sont incompatibles avec la loi espagnole.
Le gouvernement français a procédé à la ratification du traité, car le texte ne contredisait pas ses normes. Cependant, la lenteur espagnole a suscité une inquiétude en France, nuisant ainsi à la relation bilatérale.
En fait, Macron doit une visite d'État à l'Espagne, en retour de celle effectuée par les rois il y a une décennie. Finalement, le Conseil des Ministres a décidé, le 28 janvier, d'envoyer le traité aux Cortes en demandant un traitement d'urgence.
Une semaine plus tard, la Table du Sénat a noté que l'article 2.4 du traité pourrait être inconstitutionnel. Cet article stipule qu'un membre du gouvernement de l'une des parties sera invité au Conseil des Ministres de l'autre partie au moins une fois tous les trois mois.
La Table de la Chambre Haute estime qu'il est nécessaire de saisir le Tribunal Constitutionnel pour qu'il se prononce sur la contradiction entre la Constitution et cet article, avant son autorisation par les Cortes. De plus, elle a suspendu le traitement du traité jusqu'à ce que le tribunal se prononce.
Selon l'organe directeur du Sénat, il s'agit d'introduire la possibilité que les traités internationaux puissent être modifiés par la volonté du président du gouvernement, permettant à des étrangers de participer aux décisions qui devraient rester réservées aux autorités nationales.
En résumé, le Traité d'Amitié Espagne-France fait face à des obstacles juridiques importants en Espagne. Les préoccupations soulevées par le Sénat pourraient retarder davantage la mise en œuvre de ce traité, soulignant la complexité des relations bilatérales et la nécessité d'une coordination efficace entre les deux nations.