Pedro Sánchez ne sera pas présent à la cérémonie mondiale qui marquera le prochain samedi le funérail du Pape François. L'Espagne, selon le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, sera représentée "au plus haut niveau". Cela signifie que le Roi Felipe sera accompagné de sa femme, la Reine Letizia.
Cependant, le reste de la délégation ne sera pas "au plus haut niveau". Les deux vice-présidentes, María Jesús Montero et Yolanda Díaz, ainsi que Bolaños, voyageront. Pourtant, le président du Gouvernement a choisi de ne pas participer à cette représentation institutionnelle, tout comme il ne l'a pas fait lors de la remise du Prix Cervantes à Alcalá de Henares.
Ce week-end à Rome, l'Espagne sera la seule monarchie parlementaire où le chef de l'exécutif n'accompagnera pas les représentants de la Couronne. L'absence de Sánchez, connu pour son engagement dans les rencontres internationales, souligne la distance entre Moncloa et Zarzuela.
Les six kilomètres qui séparent ces deux complexes sont devenus un vide difficile à combler. Paiporta, Notre Dame, le funérail des victimes de la Dana, le Cervantes, le funérail du Pape... en seulement six mois, ces événements mettent en lumière cette distance.
Le 3 janvier dernier, des sources de Zarzuela affirmaient qu'il "existe une symphonie totale" entre le Roi et le président du Gouvernement. Cependant, ces déclarations semblent mesurées, car la symphonie serait totale, mais les rencontres ne sont pas aussi fréquentes qu'espéré.
Avant la pandémie, les réunions étaient hebdomadaires à Zarzuela. Pendant le covid, elles ont été restreintes, et cinq ans plus tard, le rythme souhaité n'est toujours pas revenu. Ces rencontres privées entre Felipe VI et Sánchez n'apparaissent pas à l'agenda et durent plus d'une heure.
La discorde provient de l'entourage du président, selon des sources de Moncloa. De nombreuses fois, la faible sympathie du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, envers le chef de la Maison, Camilo Villarino, a été rapportée, entraînant des malentendus.
Un exemple marquant fut la réouverture de Notre Dame sans représentation espagnole. Ce fait est cité par le Gouvernement comme preuve du problème de communication avec Zarzuela. À cette occasion, il a été expliqué que toute la gestion s'était faite par l'intermédiaire de l'Ambassade.
Les représentations internationales envoient quotidiennement leurs nouvelles à Madrid, donc l'équipe d'Albares aurait dû être informée. Pourtant, le chef de la diplomatie espagnole a affirmé ne rien savoir sur la représentation espagnole.
En somme, la situation actuelle est marquée par des tensions et un manque de communication entre le Gouvernement et la Maison Royale. Le funérail de François pourrait être l'occasion de confirmer une fois de plus cette distance. Les enjeux institutionnels et les relations entre les deux parties continuent d'évoluer dans un contexte complexe.