Le débat de plus de six heures, dont la moitié a été consacrée aux interventions du président du Gouvernement, n'a pas permis d'éclaircir les causes du grand blackout survenu en Espagne le 28. Pedro Sánchez a averti que l'enquête serait « très complexe » et qu'il pourrait falloir des mois pour identifier le déclencheur de cette panne.
Sánchez a demandé que les techniciens puissent travailler « sans bruit », tout en se positionnant contre les théories et hypothèses anticipées. Il a également pris position contre les centrales nucléaires, accusant l'opposition de suivre le « lobby ultraric » des entreprises énergétiques. Il a affirmé qu'il ne déviera pas de sa feuille de route en faveur des énergies renouvelables.
Concernant la responsabilité, il a déclaré être prêt à « assumer et exiger » des comptes. Ces propos ont été interprétés comme visant l'ancienne ministre socialiste et actuelle présidente de Red Eléctrica, Beatriz Corredor. La déclaration de Sánchez a ainsi ouvert un nouveau front de bataille entre la gauche et la droite.
Les groupes parlementaires ont vivement critiqué le retard dans la communication d'informations à une population perplexe face à la panne. L'opposition a attaqué la gestion du Gouvernement, affirmant qu'il avait reçu des avertissements concernant l'instabilité du système. Sánchez s'est défendu en soulignant la récupération rapide du service et l'esprit solidaire de la population.
Il a également rejeté les solutions proposées par la droite, les qualifiant d'« agenda idéologique » au service d'intérêts privés. Il a affirmé qu'il n'existait aucune preuve que le blackout ait été causé par un excès d'énergies renouvelables ou un manque d'énergie nucléaire.
Le leader du PP, Feijóo, a accusé Sánchez de fuir ses responsabilités en blâmant les autres. Il a souligné que le Gouvernement avait ignoré les avertissements sur l'instabilité du système. Feijóo a plaidé pour un mix électrique qui combine renouvelables et nucléaires, critiquant l'attitude du président.
Sánchez, pour sa part, a rejeté les leçons du PP, rappelant des scandales passés. Il a dénoncé le cynisme de l'opposition, qui pleure les victimes du blackout tout en ignorant les milliers de vies perdues à cause du changement climatique.
Un autre sujet abordé par Sánchez concernait l'augmentation des dépenses de défense de 10.400 millions sans passer par le Congrès. Bien que ce sujet soit crucial, il a été éclipsé par le débat sur le blackout. Le président a assuré que cette dépense ne se ferait pas au détriment des dépenses sociales ni par une augmentation des impôts.
Cependant, ses alliés, notamment Sumar, Podemos et ERC, ont exprimé leur forte opposition à cette politique, la qualifiant de « belliciste » et soumise aux intérêts américains. Ce désaccord souligne les tensions au sein du Gouvernement sur les priorités budgétaires.
En conclusion, la situation actuelle en Espagne révèle des tensions politiques profondes autour des questions énergétiques et de défense. Les échanges entre le Gouvernement et l'opposition mettent en lumière des divergences idéologiques qui compliquent la gestion des crises. L'avenir des politiques énergétiques et de défense reste incertain face à ces débats intenses.