Dans la bataille de pouvoir qui se joue autour du groupe Prisa, la médiation de Josep Borrell n'a pas porté ses fruits. L'ancien ministre des Affaires étrangères a tenté de rapprocher Pedro Sánchez, le président du Gouvernement, et Joseph Oughourlian, le dirigeant de Prisa, mais cela n'a pas fonctionné. Plusieurs sources proches des deux parties confirment que la situation est tendue.
Selon un proche de Sánchez, "le président du Gouvernement a été très clair. Il ne souhaite aucun rapprochement." Cette position a été communiquée non seulement à Borrell, mais également à d'autres acteurs, comme la Caixa, qui ont tenté d'intervenir. Une autre source affirme que la réponse de Sánchez à ces tentatives est un "portazo".
Joseph Oughourlian a récemment remporté une victoire lors de la réunion des actionnaires du 14 mai. Il contrôle désormais 29 % du capital de Prisa, tandis que le groupe Alconaba, dirigé par Andrés Varela, détient environ 7 %. Oughourlian est ouvert à une normalisation des relations, mais ne voit pas d'acheteurs sérieux parmi les actionnaires rebelles.
Varela souhaite entamer des négociations avec Oughourlian ce mois-ci, soutenu par Sánchez. Les actionnaires opposés à Oughourlian affirment : "Nous avons des investisseurs et de l'argent, mais nous ne paierons pas des prix excessifs." Ils restent discrets sur les détails des investisseurs intéressés.
Le gouvernement espagnol a évité d'intervenir directement dans le conflit. Il serait scandaleux que des sociétés comme Telefónica ou Sepi participent à l'acquisition de Prisa, compte tenu des implications politiques. Oughourlian, quant à lui, continue de montrer sa force en ayant nommé Pilar Gil comme directrice générale de la division médias de Prisa.
Il reste en conflit avec Alconaba devant les tribunaux, où il a jusqu'à présent connu du succès. Les investisseurs d'Alconaba tentent de trouver une solution pour contourner une offre publique d'achat, qui nécessiterait plus de 500 millions d'euros.
Prisa fait face à des actionnaires internationaux influents, comme Vivendi et Carlos Slim. Ces derniers ne souhaitent pas de conflit avec le gouvernement et tentent de se distancier d'Oughourlian. Cependant, Vincent Bolloré, principal actionnaire de Vivendi, pourrait avoir d'autres intentions.
La situation reste incertaine pour Sánchez, qui n'est pas dans sa meilleure position de pouvoir. Le conflit autour de Prisa souligne les tensions politiques et économiques qui perdurent.
En résumé, la lutte pour le contrôle du groupe Prisa reflète des enjeux financiers et politiques complexes. Les tentatives de rapprochement n'ont pas réussi, et les tensions entre les différents acteurs continuent de s'intensifier. L'avenir de Prisa et ses relations avec le gouvernement restent à surveiller de près.