La décision du Gouvernement de ne pas soumettre un projet de Budgets pour la deuxième année consécutive soulève des interrogations. En maintenant en prorogation les comptes de 2023, conçus en 2022, la situation pourrait être contestée devant le Tribunal Constitutionnel (TC). Les experts juridiques évoquent plusieurs voies de recours.
Les juristes identifient un recours d'inconstitutionnalité en raison de l'absence de présentation d'une loi obligatoire. Ce recours pourrait inciter le TC à ordonner au Gouvernement de soumettre les comptes dans un délai strict. En cas d'impossibilité, cela pourrait mener à la dissolution des Camaras et à la convocation d'élections.
Un conflit d'attributions pourrait également être soulevé par le Sénat contre le Gouvernement et le Congrès. Cela serait justifié si le Congrès ne prend pas d'initiative de son côté, ce qui empêche le Sénat d'exercer sa fonction législative. Ce scénario met en lumière les limites de la fonction législative face à l'inaction gouvernementale.
La prorogation des budgets n'est pas considérée comme un Budget au sens constitutionnel. C'est une mesure temporaire qui ne remplace pas l'obligation de présenter un budget annuel. Les experts soulignent que cette situation pourrait entraver l'exercice des droits des citoyens à travers leurs représentants.
Les juristes mettent en garde contre le risque d'une mutation du régime politique. La continuité d'un Gouvernement sans majorité parlementaire pourrait mener à un présidentialisme où le pouvoir exécutif n'est pas tenu de rendre des comptes. Cela pourrait créer une anomalie dans le fonctionnement des institutions publiques.
Historiquement, le rejet d'un projet de budget par le Congrès a conduit à la dissolution des Camaras et à la convocation d'élections. Cela s'est produit en 1996 et 2019. Les experts rappellent que la situation actuelle pourrait également justifier une telle réponse.
Le Gouvernement reconnaît qu'il n'a pas réussi à finaliser ses négociations avec les groupes parlementaires. Face à cette impasse, il est probable qu'il renonce à présenter le projet de budget, ce qui exacerbe la crise actuelle.
En résumé, la non-présentation des budgets par le Gouvernement pourrait entraîner des conséquences juridiques et politiques significatives. Les voies de recours envisagées mettent en lumière les enjeux de la gouvernance et de la responsabilité au sein des institutions. La situation actuelle soulève des inquiétudes quant à la démocratie et à l'avenir politique du pays.