Le président américain Donald Trump a annoncé qu'il lèverait les sanctions imposées à la Syrie, en prévision d'une rencontre avec le leader syrien Ahmed al-Sharaa. Cette réunion est prévue pour mercredi en Arabie Saoudite, comme l'a confirmé la Maison Blanche.
Cette annonce a été accueillie avec enthousiasme à Damas, où des scènes de joie, de danse et des tirs de célébration ont été rapportés. Les sanctions avaient empêché tout financement étranger, y compris l'aide, d'atteindre la Syrie, visant à exercer une pression sur le régime de l'ancien président Bachar al-Assad.
Trump a déclaré que ce changement de politique offrirait à la Syrie "une chance de grandeur", affirmant lors d'un forum d'investissement à Riyad que "c'est leur moment de briller". Le ministre des Affaires étrangères syrien, Asaad al-Shaibani, a qualifié cette décision de "point de basculement" pour le pays.
Il a exprimé l'espoir d'un avenir de stabilité et de reconstruction après des années de guerre dévastatrice. À la fin du régime d'Assad, 90 % de la population syrienne vivait sous le seuil de pauvreté, et le nouveau gouvernement a plaidé pour la fin des sanctions depuis la chute d'Assad en décembre.
Al-Sharaa a également exprimé des préoccupations concernant la désignation de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) comme organisation terroriste. Il a demandé que ces sanctions soient levées, affirmant que "ce régime est parti".
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron, il a souligné que les sanctions avaient été imposées à l'ancien régime en raison de ses crimes. Cela a soulevé des inquiétudes au sein des communautés minoritaires, en raison de la violence persistante.
L'annonce des États-Unis représente un soutien majeur pour al-Sharaa et marque un changement significatif dans la politique étrangère américaine. Auparavant, les États-Unis avaient déclaré qu'ils ne lèveraient pas les sanctions tant que des progrès sur les droits des minorités n'étaient pas réalisés en Syrie.
Trump a mentionné que cette décision faisait suite à une demande du prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman et du président turc Tayyip Erdogan. Il a plaisanté en disant : "Oh, ce que je fais pour le prince héritier".
La tournée de Trump dans les États du Golfe arabe inclura également des visites au Qatar et aux Émirats Arabes Unis. L'ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie, Robert Ford, a salué la décision de lever les sanctions, soulignant que la Syrie avait besoin de financement étranger pour sa reconstruction.
Ford a déclaré : "La Syrie est simplement dévastée après la guerre civile de 13 ans. Enlever les sanctions permettra aux flux de capitaux internationaux d'entrer dans le pays." Cette levée pourrait donc être cruciale pour l'avenir économique de la Syrie.
La levée des sanctions par Trump pourrait représenter un tournant pour la Syrie, offrant une opportunité de reconstruction et de stabilité. Toutefois, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne les droits des minorités et la sécurité interne. Le monde observera attentivement l'évolution de la situation dans les mois à venir.