Depuis une semaine, l'invasion des sargasses touche les côtes de Guadeloupe. Ces algues, qui dégagent une odeur nauséabonde, provoquent des inquiétudes parmi les habitants. La situation a été alertée par des organismes de surveillance, indiquant un nouveau record historique de sargasses dans l'Atlantique tropical.
Les sargasses s'échouent en masse sur les rivages guadeloupéens, notamment à Pointe-à-Pitre et sur plusieurs plages du Gosier. Météo France Antilles Guyane a annoncé de nouveaux arrivages forts qui ont surpris les riverains. Ces algues, en se décomposant, libèrent des gaz toxiques comme le sulfure d'hydrogène et l'ammoniac.
La dernière vague d'une telle ampleur remonte à 2015, ce qui souligne la gravité de la situation actuelle. Les autorités locales ont mis en place des chantiers de ramassage pour tenter de limiter les effets de ce fléau. Actuellement, onze chantiers sont en cours dans plusieurs communes.
Pour faire face à cette crise, la préfecture a financé à plus de 80 % les opérations de ramassage des algues. Des barrages flottants ont également été installés pour dévier les algues et faciliter leur collecte. Ces dispositifs visent à protéger les plages tout en réduisant l'impact des sargasses sur l'environnement local.
Jean-François Moniotte, sous-préfet de Pointe-à-Pitre, a souligné que l'absence de vent contribue à ces échouages inhabituels. Les communes touchées ont déjà dépassé le niveau de pré-alerte en matière d'émanations toxiques, ce qui nécessite une attention particulière.
En 2022, un groupement d'intérêt public a été annoncé pour gérer ce fléau, mais il n'a jamais fonctionné. Un nouvel organisme public est en cours d'élaboration pour prendre en charge la situation. Le député Olivier Serva a présenté des conclusions sur la valorisation des sargasses, soulignant le potentiel économique de ces algues.
En moyenne, entre 30 000 et 50 000 tonnes de sargasses sont ramassées chaque année en Guadeloupe. Toutefois, le ramassage actuel ne suffit pas à résoudre le problème. Les autorités cherchent à renforcer la filière française pour mieux gérer cette ressource.
Le marché des algues présente un potentiel énorme qui pourrait doubler dans les cinq prochaines années. Actuellement, 99,5 % de la production mondiale provient d'Asie, tandis que la France ne représente que 0,25 % du marché. Certaines entreprises françaises importent autant de sargasses qu'elles en recyclent.
Les rapporteurs recommandent de transformer les algues nocives en composants utiles pour l'économie. Cela permettrait d'attirer une part du marché actuel de 5 milliards de dollars, tout en apportant une solution aux échouages massifs qui posent des problèmes de santé publique.
La crise des sargasses en Guadeloupe nécessite une gestion efficace et innovante. Les mesures mises en place, telles que le ramassage et les barrages flottants, sont essentielles. Cependant, il est crucial de développer des solutions durables pour valoriser ces algues et protéger l'environnement local.