
Un plan de sauvetage proposé par les créanciers de Thames Water a suscité des critiques de la part d'autres enchérisseurs potentiels. Ces derniers se disent frustrés d'avoir été exclus des discussions sur l'avenir du plus grand service public de l'eau au Royaume-Uni. Thames Water est en difficulté financière et dépend d'un prêt d'urgence de ses créanciers, qui lui doivent collectivement plus de 13 milliards de livres.
Thames Water, qui dessert 16 millions de personnes, est confrontée à une dette de près de 20 milliards de livres. Elle vit grâce à un prêt d'urgence accordé par ses créanciers actuels, maintenant appelés London and Valley Water. Ces créanciers sont engagés dans des discussions exclusives avec les régulateurs et le gouvernement concernant un plan de sauvetage.
Ce plan propose d'annuler 25 % de leurs dettes et d'injecter plus de 4 milliards de livres en nouveaux fonds. Cependant, cela nécessiterait des années de clémence concernant les amendes pour incidents de pollution. Si Thames Water devait faire faillite, une annulation de dettes pourrait être encore plus importante.
Des enchérisseurs comme CKI Holdings et Castle Water ont exprimé leur mécontentement face à la situation. Ils affirment que le groupe de créanciers a utilisé sa position pour exclure des propositions concurrentes, qu'ils jugent meilleures. CKI Holdings possède déjà Northumbrian Water et UK Power Networks, ce qui soulève des questions sur la sûreté nationale si une vente à un propriétaire lié à la Chine se concrétisait.
Castle Water a déclaré qu'elle était prête à investir 1 milliard de livres de plus que la proposition actuelle. Son porte-parole a insisté sur le fait que leur approche vise à rénover les infrastructures défaillantes de Thames Water, afin d'améliorer la qualité du service et de traiter efficacement les problèmes de pollution.
Des experts, comme le professeur Dieter Helm, critiquent le processus actuel. Selon lui, les créanciers se concentrent principalement sur la limitation des pertes de leurs prêts existants, au détriment des intérêts à long terme de l'entreprise et de ses clients. Il soutient que le plan présenté vise à récupérer autant d'argent que possible pour les créanciers.
Helm propose qu'une administration supervisée par le gouvernement serait la meilleure solution pour donner un nouveau départ à Thames Water. Cela permettrait d'annuler davantage de dettes que les 25 % actuellement envisagés par les créanciers.
Le gouvernement souhaite éviter une administration spéciale, qui pourrait entraîner des coûts considérables à court terme. Bien que les discussions entre le consortium de créanciers, Ofwat et le Trésor soient en cours, l'incertitude demeure quant à l'avenir de Thames Water. Les créanciers espèrent parvenir à un accord d'ici la fin novembre, mais la situation reste délicate.
La situation de Thames Water est critique et les appels à un changement de gestion se multiplient. Les enchérisseurs potentiels et les experts s'inquiètent des conséquences d'un plan de sauvetage qui semble avant tout favorable aux créanciers. L'avenir de ce service public essentiel pour des millions de personnes est donc en jeu.