La brecha salariale de genre en Espagne a connu une amélioration significative au cours des dernières décennies. Au début de ce siècle, la différence de salaire brut par heure est passée de 20 % en 2002 à 9,4 % en 2022, franchissant ainsi pour la première fois le seuil des 10 %. Cette évolution est encourageante, mais elle soulève encore des questions importantes.
La recherche économique récente a mis en lumière que l'arrivée des enfants constitue un moment clé dans l'apparition de la brecha salariale pour les femmes. En Espagne, il a été estimé qu'il existe une pénalité salariale à long terme d'environ 30 % pour les mères. Cette situation a des répercussions négatives sur les salaires et les conditions de travail des femmes.
Pour atténuer cette brecha salariale, plusieurs politiques ont été proposées. Parmi elles, l'égalité des congés parentaux et l'expansion de l'éducation pour les enfants de zéro à trois ans sont particulièrement pertinentes. Ces initiatives visent à réduire l'impact négatif de la maternité sur les carrières des femmes.
Depuis le début des années 2000, la scolarisation des enfants de deux ans a considérablement augmenté. Alors qu'à l'aube des années 2000, seulement 17 % des enfants de cet âge étaient scolarisés, ce chiffre a grimpé à 73 % dans le dernier exercice disponible. Cette hausse est un signe positif pour l'accès à l'éducation des jeunes enfants en Espagne.
Cependant, cette expansion de la scolarisation n'est pas uniforme à travers le pays. Des disparités notables existent entre les communautés autonomes, avec des taux de scolarisation variant considérablement. Dans des régions comme le Pays Basque ou Madrid, la scolarisation est presque universelle, tandis que dans d'autres, comme les Asturies ou les Canaries, moins de 50 % des enfants de deux ans sont scolarisés.
Les différences dans l'accès à l'éducation entre les communautés autonomes peuvent être attribuées à la croissance des réseaux publics et privés. Certaines régions, comme les Baléares et la Castille-et-León, ont vu une forte augmentation du nombre d'élèves dans le secteur privé. En revanche, d'autres régions présentent une croissance plus modérée, avec une plus grande part de l'éducation publique.
Dans des zones touchées par le vieillissement démographique, comme les Asturies, la scolarisation des enfants de zéro à trois ans dans le secteur privé a chuté. Cela soulève des questions sur la gratuité des services éducatifs, qui est cruciale pour permettre aux familles d'accéder à ces ressources.
La hausse de la scolarisation a également des répercussions sur la vie professionnelle des mères. Une étude a démontré que l'accès à des services de garde d'enfants subventionnés en Italie a entraîné une augmentation de six points de la participation des mères au marché du travail. Cela montre l'importance de ces services pour réduire la brecha salariale.
Cette évolution est essentielle, car une part importante de la brecha salariale observée après la naissance des enfants peut être attribuée à la diminution de l'intensité de l'emploi des mères. En facilitant l'accès à des services de garde d'enfants, on peut espérer atténuer cette disparité.
En conclusion, la brecha salariale en Espagne a connu une amélioration, mais des défis demeurent. L'expansion de l'éducation pour les enfants de zéro à trois ans pourrait jouer un rôle clé dans la réduction de cette disparité. Il est crucial de continuer à soutenir et à développer ces politiques pour garantir l'égalité des chances pour tous les enfants et leurs parents.