À l'approche de la Nochebuena, le gouvernement a approuvé une nouvelle désclassification d'informations réservées. Lors de sa réunion de fin d'année, le Conseil des ministres a décidé de lever le secret sur huit documents du CNI concernant les attentats yihadistes de 2017 à Barcelone et Cambrils. Ces documents ne seront pas publiés, mais seront accessibles aux députés de la commission d'enquête.
La décision de désclassification a été prise à la demande de Junts. À partir de maintenant, il ne sera plus nécessaire qu'un parti politique ou un tribunal demande la levée du secret. Tous les documents deviendront automatiquement accessibles après un certain temps. Ce délai peut aller jusqu'à 45 ans, avec une possibilité d'extension de 15 ans si la sécurité nationale est en jeu.
Cette mesure est inscrite dans le projet de Loi sur l'information classifiée, récemment approuvé par le Conseil des ministres. Si le Congrès valide cette loi avant la fin de 2025, elle entrera en vigueur en 2026, avec une vacatio legis d'un an. Ainsi, tous les documents antérieurs à 1981 seront désclassifiés automatiquement.
La date limite de 1981 n'est pas anodine. C'est en effet le 23 février 1981 qu'a eu lieu le coup d'État avorté en Espagne dirigé par le lieutenant-colonel Antonio Tejero. Le ministre Félix Bolaños a confirmé que cet événement historique sera inclus dans la documentation pouvant être désclassifiée. Cependant, si cela affecte la sécurité nationale, ces documents resteront secrets.
Cette clause est le seul frein à la divulgation des informations de cette période. D'autres sujets, comme la trame des GAL, sont également concernés par cette désclassification. La ministre de la Défense, Margarita Robles, a exprimé l'espoir que ces informations soient accessibles à la société.
La majorité des documents classifiés proviendront de la période de la dictature franquiste. Le processus de levée du secret commencera par les informations relatives à cette époque. Bolaños a précisé que les violations des droits humains seront prioritaires dans ce processus.
Aucune documentation concernant l'ancien roi Juan Carlos I ou l'Église ne sera exemptée de cette désclassification automatique. Des événements marquants de la relation avec le Maroc pourraient également être exposés.
Jusqu'à présent, la plupart des désclassifications d'informations confidentielles ont été initiées suite à une demande d'un tribunal. Par exemple, en 2018, le gouvernement a levé le secret sur la documentation liée à l'opération Kitchen, qui impliquait l'espionnage de l'ex-trésorier du PP, Luis Bárcenas.
Parfois, la fin de la confidentialité a été motivée par des demandes du Congrès, comme pour la documentation sur l'attentat du 11-M. En juillet 2004, le gouvernement a accédé à la demande de la commission d'enquête, ne laissant que quelques fichiers secrets.
La nouvelle loi sur la désclassification des documents marque un tournant important dans la transparence gouvernementale. Elle permettra à la société de mieux comprendre son histoire, tout en respectant les enjeux de sécurité nationale. Il reste à voir comment cette initiative sera mise en œuvre et quelles informations seront finalement révélées.