En 2024, le secteur public a connu une augmentation des délais de paiement, atteignant 67 jours en moyenne. Ce chiffre représente une hausse de 12 jours par rapport à l'année précédente. Pour la première fois depuis 2014, ces délais dépassent ceux du secteur privé, qui ont été réduits à 64 jours.
Selon le rapport de la Plateforme Multisectorielle contre la Morosité (PMcM), les délais de paiement dans le secteur public dépassent les normes légales. La loi 15/2010 fixe un maximum de 30 jours pour le secteur public et 60 jours pour les entreprises. Malheureusement, 76% des administrations locales dépassent cette limite.
Le président de la PMcM, Antoni Cañete, a demandé une "solution immédiate", soulignant que les gouvernements doivent respecter les délais qu'ils imposent. Il a ajouté que, dans le contexte actuel de hausse des recettes, il n'est pas justifiable d'avoir des délais de paiement plus longs.
Pour le secteur privé, les délais de paiement ont atteint un niveau historiquement bas, avec une moyenne de 60 jours. Cependant, 56% des répondants indiquent que les grandes entreprises, celles avec un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros, sont les plus lentes à payer.
Parmi les participants, 74% affirment que ces grandes entreprises dépassent le délai légal, avec 33% signalant des paiements supérieurs à 90 jours. En revanche, seulement 26% des grandes entreprises respectent les délais légaux.
Le rapport révèle que 61% des fournisseurs ont subi des conditions abusives, avec des délais de paiement dépassant la législation. De plus, 84% des fournisseurs n'ont jamais exigé d'intérêts de retard, tandis que 92% n'ont pas demandé d'indemnisation pour les coûts de recouvrement.
Face à cette situation, 94% des répondants estiment qu'un régime sanction est nécessaire. Cañete a également noté que les entreprises cotées en Espagne ont plus de 80 milliards d'euros en factures impayées, avec des délais dépassant 60 jours.
Le rapport de la PMcM indique que le taux de morosité a atteint 5,2% en 2024, légèrement supérieur au 5,1% de l'année précédente. Cañete a souligné que tout taux au-dessus de 2,5% représente un grave problème pour les entreprises.
Concernant les attentes de paiement pour 2025, 74% des répondants ne prévoient pas de changements. Seuls 12% pensent que la situation s'améliorera, tandis que 14% s'attendent à des délais plus longs.
Les données de 2024 montrent une tendance préoccupante dans les délais de paiement, tant pour le secteur public que privé. Les appels à une action immédiate sont clairs, et il est essentiel que les gouvernements et les entreprises respectent les délais légaux pour soutenir la santé économique des fournisseurs.