Ce mardi, Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, et Catherine Vautrin, ministre du Travail, ont dirigé une réunion cruciale à Bercy. L'objectif principal était de discuter des déficits alarmants de la Sécurité sociale. À quelques semaines de l'annonce d'un plan pluriannuel par le Premier ministre, la situation financière devient de plus en plus préoccupante.
Le déficit de la Sécurité sociale est prévu à 21,9 milliards d'euros pour cette année. Ce chiffre est principalement dû à la hausse des dépenses maladies, qui s'élèvent à 16 milliards d'euros, ainsi qu'aux retraites, avec un déficit de 6,2 milliards d'euros. Si aucune mesure n'est prise, ce déficit pourrait atteindre 24,8 milliards d'euros d'ici 2029.
La Cour des comptes a récemment averti sur la nécessité d'une trajectoire des comptes plus contrôlée. La Caisse d’amortissement de la dette sociale a atteint son plafond, ce qui limite sa capacité à emprunter sur les marchés. Cela met en péril la situation financière de l'État.
Actuellement, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) subit de plein fouet ces déficits. Sa dette devrait passer de 41,6 milliards d'euros en 2015 à 115 milliards d'euros en 2025. Cette situation est intenable, car l'Acoss se finance sur le marché des capitaux à court terme, ce qui pourrait conduire à une crise de liquidité dès 2027.
Amélie de Montchalin a souligné que la survie du modèle social français est en jeu. Bien que nous ne soyons pas en crise économique ou sanitaire majeure, le déficit prévu de 22 milliards d'euros en 2025 est alarmant.
Le Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance Maladie et d'autres instances ont été invités à proposer des solutions. Catherine Vautrin a indiqué que des grandes lignes sont en cours d'élaboration. Cependant, la ministre a évité de commenter les propositions controversées, telles que la TVA sociale ou le gel des retraites.
Yannick Neuder, ministre de la Santé, a mentionné des pistes comme la lutte contre la fraude et l'amélioration de l'efficacité. Le gaspillage, estimé à 1,5 milliard d'euros par an, doit également être combattu. De plus, améliorer le taux d'emploi des jeunes et des seniors pourrait augmenter les cotisations sociales.
Le gouvernement fait face à un défi majeur pour résorber le déficit de la Sécurité sociale. Les solutions proposées nécessiteront du temps pour être mises en œuvre, alors que le temps presse. Les remèdes envisagés pourraient être sévères, mais ils sont jugés nécessaires pour stabiliser la situation financière.
Une réponse concrète est attendue d'ici mi-juillet, alors que la pression sur les comptes publics continue d'augmenter. La situation actuelle nécessite une attention urgente et des actions décisives.
En résumé, la réunion à Bercy a mis en lumière les déficits préoccupants de la Sécurité sociale. Les ministres concernés doivent maintenant travailler ensemble pour élaborer des solutions viables. L'avenir de notre modèle social dépendra des décisions prises dans les semaines à venir.