
Ce samedi, le Sénat a voté pour augmenter la durée annuelle de travail des salariés de 12 heures supplémentaires. Cette décision a suscité de vives réactions, notamment de la part de la gauche et du gouvernement. L'amendement, proposé par le sénateur centriste Olivier Henno (UDI), a été adopté par l'alliance majoritaire entre la droite et le centre, avec un score de 199 voix contre 135.
Dans le cadre de l'examen du budget de la Sécurité sociale, cet amendement a relancé un débat sensible sur le temps de travail. Olivier Henno a justifié cette mesure en affirmant qu'il était nécessaire de créer plus de richesses pour faire face aux défis économiques. Il a précisé que ces 12 heures de travail supplémentaires équivalaient à une heure par mois, soit 15 minutes par semaine.
Sans modifier les 35 heures légales hebdomadaires, l'amendement porterait la durée annuelle de travail de 1 607 heures à 1 619 heures. Les partenaires sociaux seraient responsables de l'organisation de cette mesure.
La gauche a vivement réagi à cette proposition, la qualifiant d'« arbitraire et injuste ». Le socialiste Simon Uzenat a exprimé son désespoir face à l'idée d'augmenter le temps de travail pour des métiers déjà pénibles. Il a dénoncé cette mesure comme une provocation absolue de la part de la droite.
Les critiques soulignent que cette décision pourrait aggraver la situation des travailleurs, surtout dans un contexte de déficit de la Sécurité sociale.
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a réagi en déclarant que, bien qu'il soit solidaire des objectifs de l'amendement, il jugeait inopportun de l'adopter dans le cadre du budget actuel. Il a proposé de renvoyer cette mesure à plus tard, notamment lors de la conférence sociale sur le travail et les retraites prévue le 5 décembre.
Ce n'est pas la première fois que le Sénat propose des mesures similaires. L'an dernier, il avait voté pour une journée de solidarité supplémentaire, travaillée gratuitement, pour financer l'autonomie. De plus, l'ex-Premier ministre François Bayrou avait proposé de supprimer deux jours fériés, une idée qui avait également suscité de vives critiques.
Le vote du Sénat sur l'augmentation du temps de travail soulève des débats passionnés et met en lumière les tensions entre les différentes factions politiques. Alors que certains voient cette mesure comme une nécessité économique, d'autres la considèrent comme une atteinte aux droits des travailleurs. L'avenir de cette proposition reste incertain, mais elle continuera d'alimenter les discussions dans les mois à venir.