Dans le village de Moriat, situé dans le Puy-de-Dôme, la situation est tendue. La Poste a décidé de supprimer deux des trois boîtes aux lettres sans prévenir la mairie. Un simple message "HS" a été apposé sur l'une d'elles, laissant les habitants perplexes.
Cette décision, annoncée sans préavis, a provoqué une colère parmi les 388 habitants de Moriat. Le maire, Denis Legendre, s'est exprimé, dénonçant le manque de concertation et le mépris pour le service public. "Où est le service public ?", s'interroge-t-il, frustré par cette situation.
La Poste justifie cette action par une baisse significative du volume de courrier. En effet, le nombre de lettres distribuées a chuté de 18 milliards en 2018 à seulement 6 milliards en 2024. Cette tendance se reflète également dans le Puy-de-Dôme, où la distribution quotidienne est passée de 560 000 lettres à 186 000 aujourd'hui.
La suppression des boîtes aux lettres a des conséquences directes sur le quotidien des habitants. "Que vont faire nos petits vieux qui n’ont pas de voiture pour poster leur courrier ?", s'inquiète le maire de Moriat. La Poste a promis que le facteur passerait relever le courrier, mais cela ne rassure pas les habitants.
Les réactions sont vives, même au niveau politique. La députée Delphine Lingemann a interpellé la direction de La Poste, évoquant un sentiment d'abandon croissant dans des territoires déjà fragilisés. Les maires des communes voisines, comme Saint-Gervazy, partagent également ce sentiment de désespoir face à cette situation.
Le manque de dialogue entre La Poste et les élus locaux est un point de friction. Serge Berthomeuf, le maire de Saint-Gervazy, a qualifié la situation de coup de massue. Les décisions sont prises sans consultation, ce qui exacerbe les tensions dans ces petites communes.
Les habitants se sentent de plus en plus isolés et abandonnés. La disparition des boîtes aux lettres est perçue comme une atteinte à leur quotidien. La colère monte, et les élus demandent des explications claires de la part de La Poste.
Les débats s'intensifient au sein de l'Assemblée nationale. La députée Lingemann a souligné l'importance de préserver les services publics dans les zones rurales. La situation à Moriat n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, où les services se réduisent, laissant les habitants dans une incertitude croissante.
Les élus appellent à une prise de conscience de la part de La Poste. Ils demandent une réflexion sur l'avenir des services postaux dans les zones rurales. Le mécontentement grandissant pourrait avoir des répercussions sur la confiance des citoyens envers les institutions.
La situation à Moriat illustre un problème plus vaste concernant l'accès aux services publics dans les zones rurales. La décision de La Poste de supprimer des boîtes aux lettres sans avertir les autorités locales soulève des questions sur l'avenir des services dans ces régions. Les habitants et les élus doivent continuer à se battre pour préserver leur accès à des services essentiels.