
Le service postal du Danemark abandonne la livraison de lettres, une décision qui soulève des questions pour le Canada. Avec une baisse significative des volumes de courrier, le gouvernement canadien envisage des changements majeurs. Pourrait-il suivre l'exemple danois et éliminer complètement la livraison de lettres ?
À la fin de 2025, le service postal danois aura livré sa dernière lettre. PostNord, l'entreprise d'État, se concentre désormais uniquement sur les colis. Cette décision est le résultat d'une forte baisse des volumes de lettres, due en grande partie à la numérisation de la société danoise.
Le volume de courrier au Danemark a chuté de 90% au cours des deux dernières décennies. Kim Pedersen, le directeur de PostNord, a indiqué que les Danois reçoivent en moyenne qu'une lettre par mois. En revanche, le commerce en ligne connaît une forte croissance, ce qui est une priorité pour le gouvernement.
Le service postal canadien fait également face à une forte baisse des volumes de courrier, avec une réduction de 60% au cours des 20 dernières années. Le coût des timbres en Danemark est bien plus élevé qu'au Canada, ce qui influence la fréquence d'envoi des lettres.
Les Canadiens, en revanche, continuent de recevoir des documents importants par courrier, tels que des notifications de cartes de santé et de renouvellement de permis. Cela soulève des questions sur l'avenir de la livraison de lettres au Canada.
La numérisation au Danemark a permis de déplacer de nombreux services en ligne, rendant la livraison de lettres obsolète. Selon Jonas Hedman, professeur à la Copenhagen Business School, cette transition numérique est une prérequis pour abandonner la livraison de lettres.
Cependant, la numérisation au Canada est en retard, ce qui complique la situation. Nita Chhinzer, professeure à l'Université de Guelph, souligne que le gouvernement canadien doit rattraper son retard pour envisager une telle transition.
La décision d'éliminer la livraison de lettres au Canada pourrait rencontrer des obstacles, notamment la réaction du secteur privé. Si le gouvernement mandate des entreprises privées pour assurer la livraison, cela pourrait ne pas être viable pour les zones rurales.
De plus, la résistance à la technologie parmi certains Canadiens pourrait freiner cette transition. Beaucoup préfèrent encore recevoir des courriers physiques, et cela pourrait ralentir l'adoption des services numériques.
Alors que le Danemark se dirige vers l'élimination de la livraison de lettres, le Canada doit évaluer sa propre situation. La numérisation, les différences culturelles et les défis logistiques doivent être pris en compte. Le futur de la livraison de lettres au Canada reste incertain, mais la pression pour s'adapter à un monde numérique croissant est forte.