
Le président syrien Ahmed Sharaa est arrivé à Washington pour une visite officielle, deux jours après que les États-Unis ont révoqué son statut de terroriste mondial désigné. Ce déplacement marque un tournant pour la Syrie, qui cherche à rétablir sa présence sur la scène internationale après des années d'isolement.
Sharaa doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison Blanche. Cette rencontre survient onze mois après que son alliance rebelle a évincé Bashar al-Assad. Les discussions devraient se concentrer sur la lutte contre les restes de l'État islamique en Syrie.
Juste avant son arrivée, les services de sécurité syriens ont annoncé l'arrestation de 71 membres présumés de l'État islamique, ainsi que la saisie d'armes et d'explosifs. Ces efforts communs pour contrer le groupe terroriste seront au cœur des échanges entre Sharaa et Trump.
Depuis son accession au pouvoir, Sharaa a œuvré pour rétablir la position de la Syrie sur le plan mondial. En septembre, il avait déjà pris la parole à l'Assemblée générale de l'ONU, affirmant que la Syrie reconquiert sa place parmi les nations et appelant à la levée des sanctions.
Récemment, le Conseil de sécurité de l'ONU a soutenu une résolution américaine visant à lever les mesures restrictives. Cette décision coïncide avec le processus de levée progressive des sanctions par Washington, qui a été en cours depuis plusieurs mois.
Le vendredi précédent, Sharaa et son ministre de l'Intérieur, Anas Hasan Khattab, ont été retirés d'un registre américain des individus soupçonnés de soutenir des groupes extrémistes. Le département du Trésor a expliqué que cette décision était en reconnaissance des progrès réalisés par le leadership syrien.
Sharaa avait été précédemment inscrit sous le nom de Muhammad al-Jawlani, un ancien leader de Hayat Tahrir al-Sham, qui avait des liens avec al-Qaïda jusqu'en 2016. Son parcours a été marqué par des combats en Irak et une incarcération par les forces américaines.
Malgré son passé controversé, Sharaa a reçu le soutien de gouvernements opposés à Assad, promettant de diriger un gouvernement modéré. Il vise à rassembler les différentes factions et groupes ethniques de Syrie. Plus tôt cette année, il a exprimé sa volonté de purger ses forces de sécurité des éléments accusés d'exécutions.
La violence a cependant augmenté récemment entre les combattants sunnites et les milices druzes, soulevant des questions sur la capacité du gouvernement dirigé par HTS à restaurer la stabilité dans un pays ravagé par la guerre depuis plus d'une décennie.
La visite de Sharaa aux États-Unis symbolise un moment crucial pour la Syrie. Alors que le pays tente de se redéfinir sur la scène internationale, les défis internes demeurent importants. Le succès de sa mission dépendra de sa capacité à unir les différentes factions et à établir un climat de paix durable.