La plus sévère épidémie de VIH en Europe échappe peu à peu à tout contrôle. Les centres de soin sont détruits, les traitements interrompus et le matériel de prévention devient introuvable. Trois ans de conflit ont désorganisé les réseaux humanitaires et fait s’effondrer un système de santé déjà fragile.
La peur est tout le temps là, à portée de canon. Irina, 38 ans, habite la région de Zaporijia, au sud-est de l’Ukraine. La Russie intensifie ses efforts pour conquérir définitivement ce secteur stratégique, occupé en partie depuis mars 2022. Des dizaines de chars de Moscou et des centaines de soldats progressent chaque jour pour repousser la ligne de front.
Une partie de la famille d’Irina vit déjà de l’autre côté, en zone occupée. « J’espère que nous allons rester protégés des nazis russes », lâche-t-elle. Selon elle, ils se fichent des gens qui souffrent. « Qu’on vive ou qu’on meure, ça ne leur fait ni chaud ni froid. »
Irina est séropositive. Son ex-mari, le père de son enfant, l’était aussi. En 2018, les Russes l’ont jeté en prison. Roman a développé une tuberculose, privé de son traitement. Tragiquement, il est mort dans le secret de sa cellule.
La situation d'Irina et de son ex-mari illustre les conséquences dévastatrices du conflit sur la santé publique. Les personnes vivant avec le VIH se retrouvent de plus en plus vulnérables. L'absence de soins adéquats et de traitements met en danger des vies.
En résumé, l’épidémie de VIH en Europe, exacerbée par le conflit en Ukraine, nécessite une attention urgente. La situation à Zaporijia est révélatrice d’un système de santé en crise, où la vie de milliers de personnes est en jeu. Il est crucial de rétablir l’accès aux soins pour sauver des vies.