Les tarifs douaniers sur l'acier imposés par le président américain, Donald Trump, compliquent davantage la situation en Europe pour ArcelorMittal. Le premier producteur sidérurgique du Vieux Continent envisage de transférer certaines de ses activités d'Espagne vers l'Inde. Cette décision, confirmée par un porte-parole de l'entreprise, soulève des inquiétudes concernant l'avenir des emplois en Europe.
ArcelorMittal, basé à Luxembourg, explore la possibilité de déplacer des activités en Espagne et dans d'autres pays européens vers l'Inde. Le porte-parole précise que les discussions sont encore à un stade préliminaire et qu'il est trop tôt pour quantifier les emplois concernés. "Nous évaluons actuellement les tâches qui pourraient être transférées", indique-t-il.
La concentration des services en Inde, pays d'origine de Lakshmi Mittal, pourrait entraîner des économies de coûts significatives. Cependant, l'entreprise ne prévoit pas de relocaliser les milliers de travailleurs européens, mais plutôt de procéder à des recolocations ou à des départs anticipés.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a rencontré Lakshmi Mittal à Davos pour discuter de l'avenir des usines espagnoles d'Arcelor. Sánchez a affirmé qu'il travaillait à garantir la pérennité de ces installations. ArcelorMittal reconnaît que la situation est sérieuse, déclarant que "l'avenir de la sidérurgie européenne est menacé".
Le groupe justifie son transfert en expliquant qu'il doit réduire les coûts d'exploitation non liés à la production d'acier. Il envisage de centraliser certaines activités, notamment dans les domaines des ressources humaines et des services informatiques.
Avec près de 9 000 employés en Espagne répartis sur 11 sites, la situation suscite une inquiétude croissante. Le groupe a informé le comité d'entreprise européen de ses intentions, provoquant des réactions vives. CCOO estime que jusqu'à un millier de travailleurs pourraient être touchés, bien que l'entreprise précise que ce chiffre inclut des activités non transférables.
UGT s'oppose fermement à ces changements et appelle à des mobilisations pour défendre l'industrie et l'emploi. Les syndicats critiquent également le fait qu'ArcelorMittal n'ait pas respecté ses engagements en matière d'investissement et de décarbonisation, malgré les aides publiques reçues.
Récemment, ArcelorMittal a décidé de ne pas accepter les 450 millions d'euros de subventions européennes pour la décarbonisation de ses installations. L'entreprise justifie cette décision par un manque de rentabilité du projet, affirmant qu'elle n'accepte pas non plus d'aides dans d'autres pays européens.
Parallèlement, le groupe a annoncé la construction d'une nouvelle usine d'acier électrique en Alabama, soulignant ainsi un déplacement de ses investissements vers des régions jugées plus rentables. Ce choix pourrait encore exacerber les tensions sur le marché de l'emploi en Europe.
La situation d'ArcelorMittal en Europe est préoccupante, avec des risques d'emplois et de production. Le transfert d'activités vers l'Inde pourrait offrir des économies, mais soulève des questions sur l'avenir de la sidérurgie européenne. La réponse des syndicats et des gouvernements sera cruciale pour protéger l'industrie et ses travailleurs.