Un leader Wet'suwet'en, Sleydo', a été condamné après avoir bloqué les travaux sur le pipeline Coastal GasLink. Lors de son intervention devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique, elle a affirmé que sa terre "n'a jamais été cédée ni abandonnée". Ce cas soulève des questions importantes sur les droits autochtones et la légalité des actions de protestation.
Sleydo', connue sous le nom de Molly Wickham, est une cheffe de groupe du clan Gidimt'en de la nation Wet'suwet'en. Elle a été condamnée pour mépris criminel après avoir enfreint une injonction en novembre 2021. Avec elle, Shaylynn Sampson et Corey Jocko ont également été reconnus coupables. Le juge Michael Tammen doit rendre sa décision prochainement.
Au cours des plaidoiries, la Couronne a demandé une peine de prison, affirmant que cela était nécessaire pour préserver l'état de droit. Le procureur Paul Battin a expliqué que les actions des condamnés nuisent à la réputation de la cour. En revanche, l'avocate de la défense, Frances Mahon, a plaidé pour une peine moins sévère, arguant que le temps purgé serait plus approprié.
La Couronne a fait valoir que des peines d'emprisonnement étaient justifiées, notamment en raison des publications sur les réseaux sociaux incitant d'autres à rejoindre le blocus. Ils ont également souligné les risques encourus par les travailleurs de CGL et les forces de l'ordre. En réponse, Mahon a insisté sur l'importance de prendre en compte l'histoire et les droits des peuples autochtones.
Elle a mentionné des décisions antérieures de la Cour d'appel qui n'ont pas pris en compte les croyances des autochtones dans le cadre des condamnations. Mahon a également cité le jugement Delgamuukw de 1997, qui souligne l'importance des droits territoriaux non reconnus des Wet'suwet'en.
Les actions de protestation ont retardé la construction du pipeline de 670 kilomètres, qui transporte du gaz naturel à Kitimat pour l'exportation. Malgré cela, le projet a continué, avec la première expédition de LNG Canada en juin. Les demandes de la Couronne incluent des peines de 30 jours pour Sleydo', 25 jours pour Jocko et 20 jours pour Sampson.
La défense propose un ordre de peine conditionnelle ou une peine de temps purgé, accompagnée de travaux d'intérêt général. Mahon a suggéré que si le tribunal jugeait nécessaire une peine d'emprisonnement, celle-ci pourrait être purgée dans la communauté pour répondre à la surincarcération des peuples autochtones.
Cette affaire met en lumière les tensions entre les droits autochtones et les lois canadiennes. Les décisions à venir du tribunal pourraient avoir des répercussions importantes sur l'avenir des relations entre les gouvernements et les peuples autochtones. L'issue de ce procès pourrait également influencer les actions de protestation similaires à l'avenir.