Le secrétaire à la santé, Wes Streeting, a exclu l'imposition de la TVA sur les soins de santé privés lors du prochain budget d'automne du Royaume-Uni. Dans une interview accordée à la BBC, il a affirmé que "cela n'arrivera pas" et a réitéré cette position lorsqu'on lui a demandé s'il pouvait garantir que la TVA ne serait pas appliquée.
Actuellement, la plupart des services de soins de santé privés au Royaume-Uni sont exemptés de TVA, ce qui signifie que les patients ne paient généralement pas cette taxe sur leurs traitements. Cependant, la chancelière Rachel Reeves a été confrontée à des questions répétées concernant la possibilité d'augmentations d'impôts, y compris la TVA, lors de la présentation de son budget en novembre.
Les économistes ont prévenu que des augmentations d'impôts seront nécessaires dans le budget d'automne si la chancelière souhaite respecter ses règles d'emprunt pour financer les services publics. Lors de son discours à la conférence du Parti travailliste, Reeves a évoqué des choix difficiles auxquels le gouvernement est confronté, promettant de ne pas prendre de risques avec les finances publiques.
Elle a également promis de maintenir "les impôts, l'inflation et les taux d'intérêt aussi bas que possible". Toutefois, elle a laissé entendre que les choix du gouvernement avaient été rendus "plus difficiles" par des événements internationaux et les dommages à long terme causés à l'économie.
Dans son manifeste électoral, le Parti travailliste a affirmé qu'il ne prévoyait pas d'augmenter la contribution à l'assurance nationale, ni les taux d'imposition sur le revenu, ni la TVA. Dans une interview avant son discours, Reeves a été interrogée sur la possibilité d'une augmentation de la TVA et a répondu que "les engagements du manifeste demeurent".
Cette déclaration a été répétée par d'autres ministres lors de la conférence, y compris le Premier ministre Sir Keir Starmer. Cependant, lorsqu'on lui a demandé si elle devait augmenter les impôts, Reeves a déclaré que "le monde a changé" au cours de l'année dernière, citant des conflits en Europe et au Moyen-Orient.
La TVA est appliquée à un taux standard de 20% sur la plupart des biens et services au Royaume-Uni, sauf s'ils sont classés comme réduits ou exonérés. L'ancien leader travailliste Neil Kinnock a appelé Reeves à appliquer la TVA sur les soins de santé privés pour financer le NHS.
Kinnock a affirmé que la suppression de l'exemption de TVA sur les soins de santé privés fournirait un financement vital pour les services publics et serait "largement soutenue" par le public. Le Good Growth Foundation a également soutenu cette politique, estimant que l'application de la TVA sur les soins de santé privés pourrait générer plus de 2 milliards de livres.
Le coût élevé de l'emprunt gouvernemental à long terme et la faible croissance économique ont alimenté des spéculations selon lesquelles la chancelière devra augmenter les impôts. Le mois dernier, un think tank indépendant, le National Institute of Economic and Social Research (NIESR), a estimé que la chancelière devrait combler un gap de 50 milliards de livres dans les finances publiques.
Cependant, Reeves a minimisé ce chiffre et a critiqué ces prévisions, affirmant que "beaucoup d'entre eux disent des bêtises". Elle avertit que des choix plus difficiles sont à venir alors qu'elle laisse entendre des augmentations d'impôts à l'horizon.
La question de la TVA sur les soins de santé privés reste un sujet de débat intense au Royaume-Uni. Alors que le gouvernement s'efforce de maintenir un équilibre budgétaire, les promesses de ne pas augmenter les impôts sont mises à l'épreuve par des défis économiques croissants. Les décisions prises dans les mois à venir auront un impact significatif sur le financement des services publics et sur la santé économique du pays.