Un homme qui a contribué à initier un recours collectif dénonçant le racisme systémique au sein des Forces armées canadiennes a décidé de se retirer de l'accord final. Wallace Fowler estime que les paiements individuels pouvant aller jusqu'à 35 000 dollars ne sont pas suffisants. Il appelle à une enquête publique pour exposer les problèmes sous-jacents.
Wallace Fowler, originaire de Bible Hill, N.-É., a déclaré qu'il ne pouvait pas soutenir le règlement de 150 millions de dollars approuvé par la Cour fédérale. "C'est une blague", a-t-il affirmé, précisant qu'il a lutté contre cette situation depuis 21 ans.
Fowler, âgé de 51 ans, faisait partie des plaignants initiaux qui ont déposé des plaintes pour discrimination raciale et harcèlement. Il a vécu des insultes racistes et d'autres traitements inacceptables durant son service. "Je souffre de PTSD. Ce n'est même pas à l'étranger, mais à la base", a-t-il déclaré.
Fowler a été honoré en tant que meilleur étudiant lors de sa formation de base après avoir rejoint l'armée en 1997. Cependant, il a été libéré en 2004 à cause du stress post-traumatique causé par le racisme qu'il a subi. "On ne peut pas me traiter de cette manière et me donner de l'argent comme si tout était réglé", a-t-il ajouté.
En réponse à l'accord, le ministère de la Défense nationale a reconnu le préjudice subi par les membres du groupe ayant connu des discriminations raciales depuis 1985. Un lettre d'excuses personnalisée est également proposée aux membres éligibles.
Rubin Coward, un autre Africain-novascotien, partage le mécontentement de Fowler. "Le message que je reçois est que les personnes de couleur ne devraient pas se battre", a-t-il déclaré. Bien qu'il soit déçu par l'accord, il envisage d'accepter le paiement, ayant été impliqué dans le dossier pendant des années.
Jean-Pierre Robillard, un autre plaignant, adopte une perspective différente. Il espère que les mesures prévues dans l'accord contribueront à changer la culture au sein des Forces armées. "Il s'agit de protéger l'avenir des Forces armées canadiennes", a-t-il affirmé.
Le ministère de la Défense nationale a indiqué qu'il avait déjà commencé à mettre en œuvre des politiques pour éradiquer le racisme et la discrimination. En 2021, un effort sans précédent a été lancé pour faire évoluer la culture au sein des Forces.
Fowler, cependant, pense qu'une enquête publique est nécessaire pour faire la lumière sur les abus. "Cela exposera les squelettes et tiendra les gens responsables de leurs actes", a-t-il déclaré, exprimant son désir de trouver une résolution à sa situation.
Le mécontentement de Wallace Fowler face au règlement de 150 millions de dollars souligne les défis persistants du racisme systémique au sein des Forces armées canadiennes. Malgré les efforts du ministère de la Défense, des voix comme celles de Fowler et Coward continuent de réclamer justice et changement culturel. L'appel à une enquête publique pourrait être un pas crucial vers une véritable responsabilité et une transformation des pratiques au sein de l'institution.