Les habitants de Gaza accueillent avec prudence les nouvelles d'une pause humanitaire temporaire pour permettre l'entrée de l'aide. Cependant, beaucoup craignent que cette aide ne soit qu'un début et qu'elle ne suffise pas à résoudre la crise profonde qui sévit dans la région.
La population de Gaza, qui dépasse les deux millions d'habitants, fait face à des pénuries extrêmes de nourriture, d'eau potable et de fournitures médicales de base. Les bombardements et les fermetures de frontières ont paralysé la vie quotidienne. Rasha Al-Sheikh Khalil, une mère de quatre enfants, exprime son inquiétude : "Un convoi d'aide ou quelques colis aériens ne suffiront pas."
Elle ajoute qu'il est nécessaire d'atteindre une solution réelle pour mettre fin à ce cauchemar. L'armée israélienne a annoncé l'ouverture de corridors humanitaires, mais les habitants restent sceptiques quant à l'efficacité de ces mesures.
Le gouvernement israélien a déclaré avoir effectué un largage d'aide comprenant des produits alimentaires essentiels. De plus, la Jordanie et les Émirats Arabes Unis ont annoncé un plan soutenu par le Royaume-Uni pour acheminer de l'aide. Cependant, les agences humanitaires soulignent que ces actions ne suffisent pas à atténuer la faim des Gazans.
Neveen Saleh, mère de six enfants, souligne que "ce n'est pas seulement une question de quantité de nourriture, mais de qualité". Les habitants n'ont pas consommé de fruits ou légumes frais depuis quatre mois, ce qui aggrave leur situation.
Le ministère de la santé dirigé par le Hamas a rapporté que des dizaines de personnes meurent de malnutrition, le nombre de décès atteignant 133 depuis le début du conflit. Les enfants et les personnes ayant des besoins diététiques spécifiques sont particulièrement touchés.
Rami Taha, dont la femme et un enfant souffrent de la maladie cœliaque, témoigne de la difficulté d'accès à des produits sans gluten. "Avant la guerre, je pouvais leur acheter des produits adaptés, mais maintenant, il n'y a rien," explique-t-il.
Des camions d'aide ont été signalés entrant dans la bande de Gaza, et les organisations humanitaires demandent une entrée et une livraison sans restriction de l'aide. Cependant, de nombreux Gazans craignent que l'attention internationale ne diminue rapidement après quelques livraisons symboliques.
Ahmad Taha, un commerçant, compare cette situation à des analgésiques administrés à un patient atteint de cancer sans traitement réel. Les habitants de Gaza oscillent entre l'espoir et le désespoir, reconnaissant l'importance de l'aide, mais aspirant à une paix durable.
Alors que la guerre a éclaté en réponse à une attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, le nombre de victimes à Gaza a dépassé les 59 000. Les habitants continuent de lutter pour leur survie, en espérant que l'aide humanitaire soit le début d'une solution durable et non une simple mesure temporaire.