Les leaders des Premières Nations à travers le Canada sont arrivés à Gatineau, au Québec, avec un mélange d'optimisme et de scepticisme pour le sommet du Premier ministre Mark Carney. Ce sommet vise à apaiser leurs inquiétudes concernant la nouvelle loi sur les projets majeurs. Cependant, des doutes persistent quant à l'engagement réel du gouvernement.
Lors d'une conférence de presse, la chef nationale de l'Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak, a qualifié cette rencontre de point critique dans la relation entre les nations. Elle a souligné que la consultation doit être authentique pour être efficace. Les chefs, comme Brent Niganobe de la Première Nation de Mississauga, ont exprimé des préoccupations sur le format de la réunion.
Niganobe a déclaré : "Ce n'est pas une consultation." Il a critiqué la préparation des questions, jugée insuffisante. Les chefs craignent que leurs préoccupations ne soient pas entendues, surtout avec plus de 600 chefs présents.
La loi C-5, qui permet au cabinet de prioriser certains projets, suscite des inquiétudes parmi les chefs. Neuf Premières Nations ont déjà lancé un défi constitutionnel contre cette législation. Les chefs craignent pour leurs droits et soulignent que les décisions doivent inclure leur consentement.
Angela Levasseur, chef de la Nation crie de Nisichawayasihk, a déclaré : "Ce n'est pas la réconciliation, c'est l'exploitation." Les leaders demandent une juste part des richesses extraites de leurs territoires.
Le gouvernement a décrit ce sommet comme le début d'une consultation continue avec les Premières Nations. Cependant, certains chefs se demandent si le gouvernement agit de bonne foi. Na'Moks, chef héréditaire de la Nation Wet'suwet'en, a exprimé des doutes sur l'objectif de la réunion.
Les critiques se concentrent également sur le contenu de l'agenda, jugé biaisé en faveur de chefs pro-industrie. Mikisew Chief Billy-Joe Tuccaro a dénoncé une stratégie de division et de conquête, suggérant que le Premier ministre ne cherche pas à écouter toutes les voix.
Malgré les critiques, certains leaders, comme Cindy Woodhouse Nepinak, restent optimistes. Elle a affirmé que les Premières Nations ne sont pas contre le développement, mais veulent être incluses dans le processus. "Le consentement des Premières Nations pour les projets majeurs n'est pas optionnel", a-t-elle insisté.
Terry Teegee, chef régional de l'AFN pour la Colombie-Britannique, a exprimé un certain cynisme. Il a souligné que les droits des Premières Nations ne doivent pas être négligés. Les leaders espèrent des engagements fermes de Carney pour aborder ces préoccupations.
Le sommet de Carney représente une opportunité pour améliorer les relations entre le gouvernement et les Premières Nations. Cependant, la route vers la réconciliation semble semée d'embûches. Les leaders autochtones attendent des actions concrètes et un véritable dialogue pour avancer ensemble.