
Selon une étude récente, 76 % des Franciliens dorment dans un environnement bruyant. Ce phénomène a des conséquences notables sur leur santé et leur bien-être. Le bruit, qu'il provienne du trafic routier, des terrasses de bars ou des avions, perturbe le sommeil de milliers d'habitants en Île-de-France.
Une étude intitulée « Somnibruit », réalisée par Bruitparif et l'université Paris Cité, révèle que l'exposition au bruit nocturne est liée à une augmentation des remboursements de médicaments pour l'insomnie. Les chercheurs ont analysé les données de remboursement de médicaments à visée hypnotique dans plus de 432 communes, touchant plus de 10 millions d'habitants.
Chaque année, environ 510 000 personnes reçoivent des remboursements pour des troubles chroniques du sommeil. Près de 76 % de la population, soit environ 8 millions d'habitants, est exposée à des niveaux de bruit dépassant les recommandations de l'OMS, fixées à 45 dB entre 22 heures et 6 heures.
Nathalie Beltzer, directrice de l'ORS Île-de-France, souligne que c'est la première fois qu'une étude en France établit un lien entre remboursement d'hypnotiques et exposition au bruit nocturne. Elle estime qu'en respectant les valeurs guides de l'OMS, près de 15 000 personnes pourraient éviter de recourir à ces médicaments.
Olivier Blond, président de Bruitparif, ajoute que différents types de bruits, notamment ceux liés aux transports et aux activités nocturnes, ont des effets délétères sur la santé. Il espère que ces résultats inciteront les collectivités à réviser leurs politiques de prévention du bruit.
Le bruit ferroviaire est l'une des principales sources de nuisances. Selon l'OMS, un million de Franciliens sont exposés à des niveaux sonores trop élevés près des voies ferrées. Bruitparif a révélé que 300 000 Parisiens vivent à moins de 100 mètres des rails, avec des chiffres similaires dans les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis.
Une étude de l'Inserm et de Sorbonne Université a également montré que les modes de transport quotidiens génèrent d'importants niveaux de bruit. Les chercheurs ont équipé des habitants de sonomètres pour mesurer l'intensité du bruit tout au long de la journée.
À Paris, des initiatives émergent pour traiter ce problème. Dans le Xe arrondissement, la mairie a organisé des concertations avec les commerçants et les riverains de la cour des Petites Écuries, un lieu très fréquenté par les bars et restaurants. La maire, Alexandra Cordebard, a exprimé que la qualité de vie des habitants s'est dégradée.
La Ville de Paris a intensifié les contrôles de la bonne tenue des chantiers. Cette année, plus de 1 500 sites de travaux seront notés, un chiffre multiplié par cinq depuis 2022, afin de limiter les nuisances sonores.
Le bruit nocturne en Île-de-France a des répercussions significatives sur la santé des habitants. Les études soulignent l'importance de prendre des mesures pour améliorer la qualité de vie. Les initiatives mises en place par les collectivités pourraient contribuer à réduire ces nuisances et à favoriser un sommeil réparateur.