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« Enfant dans les bras, bagages sur la tête, j'ai fui le camp du Soudan pour ma sécurité »

Publié le : 18 avril 2025

Fuite du camp de Zamzam : un témoignage poignant

Le témoignage de Fathiya Mohammed, mère de deux enfants, illustre la réalité tragique des résidents du camp de Zamzam. Alors qu'ils tentaient de fuir vers la ville de Tawila, elle a été victime d'un vol. Le camp, abritant 700 000 personnes, a été attaqué par des combattants paramilitaires. Cette situation est le résultat de deux décennies de conflits dans la région du Darfour.

Les habitants de Zamzam, déjà parmi les plus défavorisés du monde, ont dû fuir leur foyer pour chercher sécurité et abri. Bien qu'ils aient commencé à reconstruire leur vie, la violence a tout détruit. Le camp a subi des attaques terrestres et aériennes intenses, laissant ses résidents dans un état de désespoir.

Les conséquences des attaques

Les Forces de soutien rapide (RSF) ont attaqué Zamzam dans leur quête pour contrôler la ville d'el-Fasher. Bien qu'elles aient nié les atrocités, elles ont confirmé avoir pris le contrôle du camp. Selon le ministre de la santé du Darfour du Nord, Ibrahim Khater, le camp est désormais "complètement détruit".

Des milliers de personnes ont fui, dont Fathiya, qui a marché pieds nus pendant quatre jours avec ses enfants. Elle a perdu son mari dans le chaos et reste sans nouvelles de lui. Sa famille a également été attaquée par des voleurs durant leur périple, subissant épuisement, faim et soif.

Conditions de vie à Tawila

La situation à Tawila est critique. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la ville depuis Zamzam. Les infrastructures de santé sont débordées. En deux jours, plus de 20 000 personnes ont cherché des soins dans un hôpital géré par MSF.

Des témoignages poignants émergent des patients. Un homme, Issa Abdullah, a décrit l'attaque à Zamzam où lui et ses amis ont été pris pour cibles. Un autre, Hussein Khamis, a été blessé à la jambe et a lutté pour atteindre un hôpital, ne trouvant personne pour l’assister.

Impact sur les résidents de Zamzam

Le camp de Zamzam a été créé en 2004 pour accueillir les personnes déplacées par la violence ethnique. Sa prise par les RSF est d'une importance stratégique, surtout après la perte de contrôle de la capitale Khartoum. Les RSF maintiennent leur emprise sur une grande partie de l'ouest du Soudan, y compris le Darfour.

Cette situation a conduit à des craintes croissantes d'une éventuelle division du Soudan. Fathiya, en sécurité pour l’instant, a exprimé son souhait de voir la guerre cesser. "La paix est la chose la plus importante", a-t-elle déclaré, soulignant la souffrance de milliers de personnes comme elle.

Conclusion

La guerre au Soudan a causé des pertes immenses et continue de détruire des vies. Les histoires comme celles de Fathiya Mohammed rappellent l'importance de la solidarité et de l'humanité face à la tragédie. La communauté internationale doit rester vigilante et agir pour mettre fin à cette violence.

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