L'arrestation d'un général de l'opposition au Sudan du Sud est considérée comme une grave violation de l'accord de paix qui a mis fin à une guerre civile de cinq ans. Selon un porte-parole de l'opposition, le général Gabriel Duop Lam a été arrêté cette semaine, avec d'autres hauts responsables du Sudan People's Liberation Movement in Opposition (SPLM-IO).
Ces arrestations surviennent dans un contexte de tensions croissantes entre le vice-président Riek Machar et le président Salva Kiir, dont le conflit a déclenché la guerre en 2013. Machar a exprimé son inquiétude au sujet de la situation et a appelé à la volonté politique de ses partenaires pour éviter un retour à la guerre.
Le président Kiir a affirmé que le Sudan du Sud ne retournera pas à la guerre, selon le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei. Ce dernier a également précisé que les figures de l'opposition avaient été arrêtées en raison de leur conflit avec la loi.
Le pays, qui est devenu la nation la plus récente du monde en 2011, a connu une guerre civile dévastatrice qui a coûté la vie à 400 000 personnes. Un accord de paix a été signé en 2018, mais la mise en œuvre a été difficile depuis lors.
Les arrestations ont eu lieu après que des rapports ont indiqué que la milice White Army avait pris le contrôle d'une ville stratégique dans l'État du Haut-Nil, près de la frontière éthiopienne. Cette milice a combattu aux côtés de Machar durant la guerre civile, et certains membres de l'armée loyaux à Kiir accusent les alliés de Machar de soutenir les rebelles.
Le porte-parole de Machar a déclaré que les combats actuels auraient pu être évités si l'armée nationale avait respecté l'accord de paix. La situation reste tendue, et les Nations Unies ainsi que l'Union africaine ont averti que la violence pourrait s'étendre.
Ter Manyang, responsable d'un centre de paix à Juba, a souligné que la violence dans cette région pourrait menacer l'accord de paix. Il a averti que le pays pourrait sombrer à nouveau dans la guerre si la situation n'est pas gérée par la direction du pays.
Le Sudan du Sud n'a jamais organisé d'élections, celles-ci étant désormais prévues pour 2026 après plusieurs années de retard. La situation politique reste donc très volatile.
En somme, l'arrestation du général Gabriel Duop Lam et d'autres responsables de l'opposition souligne les tensions persistantes au Sudan du Sud. Les appels à la stabilité et à la paix sont plus pressants que jamais, alors que le pays se trouve à un tournant critique de son histoire.