Aukus : Trump pourrait-il compromettre les projets de sous-marins de l'Australie ?

Aukus : Trump pourrait-il compromettre les projets de sous-marins de l'Australie ?

Le récent accord de Aukus est essentiel pour la sécurité de l'Australie dans la région. Cependant, la réélection de Donald Trump en tant que président des États-Unis a suscité des inquiétudes. L'accord trilatéral entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie, qui prévoit la fourniture de technologies de sous-marins nucléaires, est actuellement en réévaluation. La Maison Blanche souhaite s'assurer que cet accord soit en phase avec l'agenda "America First" du président.

Un accord crucial pour l'Australie

Sur le papier, l'Australie est le principal bénéficiaire de l'accord Aukus, d'une valeur de 176 milliards de livres (239 milliards de dollars). La technologie sous-jacente appartient aux États-Unis, tandis que le Royaume-Uni en dispose déjà. Les nouveaux sous-marins, conçus par les trois pays, permettront à l'Australie d'améliorer ses capacités militaires. Ces nouveaux modèles pourront réaliser des frappes à longue portée, un atout considérable pour le pays.

Partager ce que certains appellent le "joyau de la couronne" de la technologie de défense américaine est un fait marquant. Washington et Londres considèrent que renforcer l'Australie est essentiel pour maintenir la paix dans la région Asie-Pacifique. Pourtant, avec des dirigeants différents aujourd'hui, la perspective de l'accord pourrait changer.

Une réévaluation inquiétante

Le gouvernement australien affiche une façade calme face à cette réévaluation. Les responsables affirment qu'il est naturel pour une nouvelle administration de réexaminer les décisions de ses prédécesseurs. Le ministre de la Défense, Richard Marles, reste cependant confiant quant à la survie de l'accord. Néanmoins, cette réévaluation suscite des inquiétudes à Canberra.

Les experts expriment des craintes que l'Australie ne puisse plus compter sur le soutien américain. La récente décision de Washington d'imposer des tarifs élevés sur les produits australiens n'a pas rassuré. Le Premier ministre Anthony Albanese a qualifié cette action de "clairement pas amicale".

Réactions des anciens dirigeants

Plusieurs anciens premiers ministres ont réagi à la réévaluation d'Aukus. Scott Morrison, qui a négocié l'accord, a déclaré qu'il ne fallait pas "surinterpréter" cette révision. En revanche, Malcolm Turnbull a averti que l'Australie devait se préparer à un éventuel retrait des États-Unis. Paul Keating, un fervent défenseur de liens plus étroits avec la Chine, a suggéré que cela pourrait être le moment où Washington "sauve l'Australie de ses propres erreurs".

Les critiques soulignent que l'Aukus pourrait devenir un sujet de division en Australie. Le parti des Verts appelle à une enquête indépendante sur la politique de défense, plaidant pour une autonomie face aux États-Unis. Cela soulève des questions sur l'avenir de la stratégie de défense australienne.

Que pourrait-il se passer ensuite ?

Il est possible que les États-Unis réaffirment leur engagement envers l'accord dans les semaines à venir. L'Australie investit dans l'acquisition de sous-marins nucléaires, ce qui maintient également des emplois aux États-Unis. Cependant, l'incertitude persiste quant à la fiabilité de cet accord.

Les experts avertissent que si les États-Unis se retirent de l'alliance Aukus, cela pourrait laisser l'Australie vulnérable. Malgré cela, certains estiment que l'Australie pourrait se défendre seule, avec une stratégie et un budget de défense appropriés. La peur d'une dépendance excessive vis-à-vis des États-Unis est palpable, mais la réalité géographique de l'Australie pourrait lui permettre de se défendre efficacement.

Conclusion

Le contexte actuel de l'accord Aukus est complexe et incertain. Alors que les tensions montent, l'Australie doit naviguer prudemment entre ses alliances et ses besoins de sécurité. La réévaluation par l'administration Trump pourrait redéfinir les relations entre ces nations. L'avenir de l'Aukus reste à déterminer, mais il est clair que des ajustements seront nécessaires pour garantir la sécurité de l'Australie.