Le conflit politique entre les deux principaux partis espagnols, le PP et le PSOE, s'intensifie. Depuis quelques semaines, les regards se tournent vers des enjeux dépassant les frontières espagnoles. Les actions de Donald Trump concernant la guerre en Ukraine et la montée de l'extrême droite en Europe alimentent les tensions entre ces deux partis.
Pedro Sánchez, président du gouvernement, utilise le soutien de Bruxelles pour défendre sa position, tandis qu'Alberto Núñez Feijóo cherche à mobiliser le PP. Ce dernier veut se positionner dans le contexte international actuel, tout en répondant aux accusations de Sánchez. Ce week-end, la situation a pris une tournure plus sérieuse après que Sánchez ait comparé Feijóo aux alliés du nazisme.
Lors d'un discours, Sánchez a accusé le PP de s'allier avec la "droite ultra" à travers ses pactes avec Vox. Pour lui, le PP représente une "droite tutelée" face à la "droite modérée" que symbolise la CDU en Allemagne. Il a souligné que l'AfD, en Allemagne, est isolée par le parti majoritaire, contrairement au PP en Espagne.
Les comparaisons avec l'Allemagne visent à mettre en lumière les différences dans les alliances politiques. En effet, alors que l'AfD est marginalisée, le PP collabore avec Vox, ce qui soulève des questions sur son engagement européen. Sánchez a également critiqué les récentes déclarations de Trump sur l'Union Européenne, soulignant l'hypocrisie de ceux qui soutiennent à la fois l'Europe et l'extrême droite.
Face aux accusations du PSOE, le PP tente de réaffirmer son soutien à l'Ukraine. Feijóo a déclaré que le soutien du PP à Zelenski et au peuple ukrainien est inconditionnel. Il a insisté sur le fait que la guerre en Ukraine est causée par le régime de Vladimir Poutine, et non par des erreurs de l'Europe.
Les dirigeants du PP appellent à une réaction européenne face à la situation actuelle. Ils demandent à l'Union Européenne de prioriser sa sécurité stratégique et sa souveraineté énergétique. Cette position vise à se démarquer des intentions de Trump, qui semble vouloir négocier avec Poutine sans prendre en compte les intérêts ukrainiens.
Pour renforcer leur position, Feijóo a convoqué une réunion avec plusieurs anciens ministres pour discuter des enjeux européens. Cette réunion inclura des figures clés comme José Manuel García-Margallo et Ana Palacio. L'objectif est d'analyser les développements actuels, notamment les dépenses en défense et les efforts pour la paix en Ukraine.
Feijóo souhaite également recueillir les avis d'anciens présidents comme Aznar et Rajoy. Ces discussions visent à anticiper l'évolution de la situation internationale à court et moyen terme. Le PP cherche à se positionner comme un acteur sérieux dans le débat sur l'avenir de l'Europe et ses relations internationales.
La confrontation entre le PP et le PSOE met en lumière les enjeux politiques en Espagne et au-delà. Les alliances et les accusations réciproques révèlent des tensions profondes autour de la guerre en Ukraine et de l'extrême droite. Alors que les leaders européens se réunissent pour définir une stratégie commune, l'Espagne joue un rôle clé dans ce débat, avec des implications potentielles pour l'avenir du pays et de l'Europe.