Keir Starmer a participé lundi à la première coupure entre l'UE et le Royaume-Uni dans une situation paradoxale. Bien qu'il bénéficie d'un soutien à Bruxelles, sa popularité est à son niveau le plus bas depuis son élection en juillet. Ses alliés, comme le Canada, et ses rivaux, tels que la Chine, critiquent sa proximité avec Donald Trump.
Le premier ministre britannique a un panorama difficile. Malgré une majorité écrasante au Parlement, il doit faire face à une opposition qui l'accuse d'être trop doux sur l'immigration et de mal gérer l'économie. De plus, l'aile gauche de son propre parti lui reproche d'adopter des positions de l'ultra-droite sur des sujets comme l'immigration et les dépenses publiques.
Théoriquement, la politique extérieure devrait être son atout majeur. Cependant, le Royaume-Uni post-Brexit a vu son actif principal, sa relation spéciale avec les États-Unis, se dévaluer depuis le référendum de 2016. La situation est compliquée par la nécessité de jongler entre Bruxelles, Washington et Pékin.
Le Royaume-Uni est devenu, selon Janka Oertel, une cobaye dans un monde multipolaire. La relation avec le Canada est particulièrement délicate, surtout après la décision de Starmer d'inviter Donald Trump pour une visite d'État. Cette initiative n'a pas été bien perçue par le Canada, comme l'a souligné le premier ministre Mark Carney.
Carney a exprimé que les actions de Londres compromettent le message de fermeté que le Canada souhaite transmettre à Washington. Malgré cela, il ne semble pas que cette tension nuise aux relations entre les deux pays, car le roi d'Angleterre reste le chef d'État du Canada.
Les relations entre le Royaume-Uni et la Chine sont également tendues en raison de la proximité de Starmer avec Trump. La semaine dernière, le gouvernement chinois a critiqué un accord entre Londres et Washington, qui impose des mesures de sécurité strictes concernant les entreprises métallurgiques et pharmaceutiques.
Le gouvernement chinois a exprimé son mécontentement, arguant que la coopération entre États ne devrait pas se faire au détriment de tiers. Bien que ce point soit hypocrite, il représente une préoccupation pour le gouvernement de Starmer, qui cherche à reconstruire ses relations avec la Chine.
Le Royaume-Uni doit naviguer dans un monde où il perd progressivement son influence. En sortant de l'UE, il a perdu un multiplicateur de pouvoir et doit maintenant jongler avec des relations complexes. Un accord commercial récent avec l'Inde, rival de la Chine, complique encore plus la situation.
Les défis que pose le Brexit sont inévitables. Le Royaume-Uni doit désormais trouver un équilibre entre ses anciens alliés et ses nouveaux partenaires dans un contexte mondial en constante évolution.
Keir Starmer se trouve à la croisée des chemins. Naviguer entre les intérêts du Canada, des États-Unis et de la Chine tout en gérant les tensions internes est un défi colossal. Le Brexit a redéfini les relations du Royaume-Uni, et chaque décision prise aura des répercussions à long terme sur sa position mondiale.