
La start-up clermontoise Dense Fluid Degreasing (DFD) avait fait la promesse d’un nettoyage sans solvant et sans détergent, par un procédé respectueux de l’environnement. Reprise début 2024 par le groupe lyonnais ACI, cette entreprise innovante a récemment disparu, emportée par les difficultés de sa société mère.
La semaine dernière, DFD a été placée sous le contrôle du tribunal de commerce de Lyon. Un ancien salarié, travaillant à Clermont-Ferrand, témoigne : « L’administrateur judiciaire n’est même pas venu nous voir. Tout est allé très vite. La boîte est fermée. » Cette situation a conduit à la perte d’emploi pour une quinzaine de collègues.
Seul le directeur conserve un poste au sein d’ACI, mais son avenir reste incertain. Le groupe, qui a employé jusqu’à 1 400 personnes, doit se présenter à nouveau devant le tribunal le 4 février prochain.
DFD, rebaptisée Qarboon, exploitait une technologie de décontamination au CO2 supercritique. Ce procédé, applicable aux textiles, métaux et substances végétales, offrait une alternative aux solvants chimiques nocifs. Le dioxyde de carbone, une substance utilisée dans les sodas, est capable de dissoudre huiles et graisses sous certaines conditions.
Pour cela, il était nécessaire de concevoir une machine capable de créer un environnement sous pression et chauffé à 31°C. ACI espérait intégrer cette technologie coûteuse au sein de ses activités et la proposer à ses clients.
Fondée en 2012 par Dominique Rossignol, Qarboon avait reçu un label prestigieux de Solar Impulse en 2021. L’entreprise avait également bénéficié du soutien de Bpifrance, du CEA et du Cetim. Cependant, la liquidation de l'entreprise soulève des questions sur l'avenir de cette technologie prometteuse.
Des sociétés extérieures ont manifesté de l'intérêt pour le brevet de Qarboon, mais selon l'ex-salarié, rien n’a abouti avant la liquidation. L'avenir de cette innovation reste donc très incertain.
La fermeture de Dense Fluid Degreasing illustre les défis auxquels font face les start-ups innovantes. Malgré une technologie potentiellement révolutionnaire, les difficultés financières et la gestion interne ont conduit à une issue tragique. L’avenir de cette technologie de décontamination au CO2 supercritique demeure flou, laissant les anciens employés et les investisseurs dans l'incertitude.