
Cem Yoldas, candidat d'extrême gauche à Strasbourg, souhaite communiquer avec chaque habitant dans la langue qui lui est la plus familière. À l'approche des élections municipales de 2026, cette initiative multilingue se démarque sur la scène politique.
À quatre mois des élections, les partis intensifient leurs efforts pour faire entendre leurs propositions. Cem Yoldas, en tant que candidat, a choisi de traduire sa propagande en plusieurs langues, y compris l'alsacien, le turc et l'arabe. Cela permet de toucher un public plus large dans cette ville multiculturelle.
Son tract propose des mesures telles que la gratuité des transports publics et une baisse des loyers. Yoldas affirme que peu importe la langue, le message reste le même : construire une alternative populaire, solidaire et antiraciste pour Strasbourg.
Cette initiative a suscité des réactions variées. La députée RN, Alexandra Masson, a critiqué Yoldas en affirmant qu'il ignorait la langue française. De son côté, Yoldas a répondu avec ironie, soulignant que son mouvement se bat pour le droit de vote des étrangers.
Malgré les insultes racistes qu'il a subies, Yoldas reste déterminé. Son parti, Révolution Permanente, a dénoncé les attaques dont il est victime depuis le début de sa campagne.
Bien que l'initiative de Yoldas soit rare, elle n'est pas sans précédent. En 2007, Olivier Faure avait contesté l'utilisation de tracts traduits en langue vietnamienne lors d'une élection. Le Conseil constitutionnel avait alors statué qu'aucune disposition n'interdit les traductions dans les documents de propagande électorale.
Le ministère de l'Intérieur a également confirmé que les traductions peuvent être utilisées, tant qu'elles ne compromettent pas la sincérité du scrutin. Cela ouvre la voie à une plus grande accessibilité pour les électeurs ne maîtrisant pas parfaitement le français.
Depuis décembre 2021, les candidats doivent proposer une version numérique de leur profession de foi en langage Facile à lire et à comprendre (FALC). Cette approche vise à rendre les informations plus accessibles, notamment pour ceux ayant des difficultés de compréhension.
Cette mesure est essentielle pour garantir que tous les électeurs, y compris ceux qui ne parlent pas couramment le français, puissent participer pleinement aux élections. Cela démontre un engagement vers une inclusion plus large au sein de la société.
Cem Yoldas, avec son approche multilingue, ouvre un débat sur la diversité linguistique et l'accessibilité dans le cadre des élections municipales. Son initiative souligne l'importance de toucher chaque électeur, quel que soit son parcours linguistique. Cette campagne pourrait bien redéfinir la manière dont les candidats interagissent avec leurs concitoyens.