En l'absence de loi de budgets, le Gouvernement utilise des décrets pour accorder des subventions directes à des projets jugés d'« intérêt public exceptionnel ». Cette situation suscite des interrogations sur l'utilisation arbitraire du pouvoir. Les subventions sont attribuées de manière discrétionnaire par divers ministères, avec l'approbation essentielle de la vice-présidente du Gouvernement.
Le décret le plus important, le 1088/2024, a été demandé par Santos Cerdán, un ancien responsable du PSOE actuellement incarcéré. Signé par le ministre Óscar Puente, ce décret vise à financer le « desdoblamiento des tunnels de Belate et Almandoz » en Navarre, avec une dotation de 40 millions d'euros.
Cette aide a permis au Gouvernement de la socialiste María Chivite de lancer un concours public, remporté par une offre controversée. Les irregularités dans ce processus soulèvent des questions sur la transparence et l'équité des décisions gouvernementales.
Comparativement, la seconde subvention la plus importante s'élève à 5,2 millions d'euros pour des travaux de sécurité minière en Asturies. Ce financement a été approuvé par l'ancienne vice-présidente, Teresa Ribera. D'autres projets, comme l'accès à la M-50 et un parking à Errentería, ont également reçu des fonds, mais à une échelle beaucoup plus modeste.
Les aides justifiées par des catastrophes naturelles, comme celles liées à la DANA, suivent des procédures distinctes. Par ailleurs, les 201 millions accordés à la Generalitat de Catalogne pour améliorer le service de proximité illustrent la disparité dans l'attribution des fonds.
Le retour d'Alberto Nadal à la tête de la politique économique du PP soulève des préoccupations. Son lien avec José Luis Escrivá, qui a été son supérieur à l'AIReF, crée un conflit d'intérêts potentiel. Nadal devra naviguer dans un environnement complexe où les décisions économiques sont influencées par des relations personnelles.
Les changements dans la direction du PSOE n'ont pas encore touché à la gestion du parti, maintenue par Ana María Fuentes, nommée par Cerdán. Malgré les tensions, elle continue de jouer un rôle clé dans la gestion financière du PSOE.
Les frères Fernández, sous enquête pour organisation criminelle, doivent se présenter à la police tous les quinze jours. Leur entreprise a bénéficié de contrats, soulevant des soupçons sur la manière dont ces marchés ont été obtenus.
Lors des interrogatoires, les réponses évasives des frères ont irrité le juge et le procureur. Les allégations de favoritisme et de corruption mettent en lumière des pratiques douteuses au sein des contrats publics.
La situation actuelle souligne les tensions entre transparence et pouvoir discrétionnaire au sein du Gouvernement. Les subventions, souvent attribuées sans clarté, mettent en question l'intégrité des processus décisionnels. Il est crucial d'examiner ces pratiques pour garantir une gestion éthique et responsable des fonds publics.