Un homme libyen, soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, a été arrêté en Allemagne sur un mandat émis par la Cour pénale internationale (CPI). Khaled Mohamed Ali El Hishri, surnommé "Al-Buti", aurait été un des hauts responsables du complexe pénitentiaire de Mitiga, à Tripoli, où des milliers de personnes ont été détenues.
Il est soupçonné d'avoir commis, ordonné ou supervisé des crimes tels que le meurtre, la torture et le viol. Ces atrocités auraient eu lieu dans l'unité de détention près de Tripoli entre 2015 et 2020. À ce jour, il n'y a aucune déclaration de sa part concernant ces allégations.
La CPI a émis 11 mandats d'arrêt en lien avec des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en Libye depuis le renversement de Muammar Gaddafi. En février 2011, le Conseil de sécurité de l'ONU a renvoyé la situation à la Cour, au début des manifestations qui ont conduit à la chute de Gaddafi, avec l'aide des forces de l'OTAN.
Dans son renvoi, le Conseil a condamné la violence et l'usage de la force contre les civils, ainsi que les violations systématiques des droits humains. Il a également exprimé une profonde préoccupation face aux décès de civils, tout en rejetant les incitations à la violence contre la population civile émanant du gouvernement libyen de l'époque.
Depuis la chute de Gaddafi, la Libye est divisée entre plusieurs milices et deux gouvernements rivaux. Des milliers de personnes, y compris des migrants cherchant à rejoindre l'Europe, sont détenues dans des centres libyens, souvent dans des conditions brutales.
Le 12 mai 2025, la Libye a accepté la juridiction de la CPI sur son territoire de 2011 à 2027. Huit autres mandats d'arrêt de la CPI sont en attente concernant la violence qui a suivi la chute de Gaddafi.
Plus tôt cette année, l'Italie a libéré Osama Najim, également connu sous le nom d'Almasri, ancien directeur du centre de détention de Mitiga. Amnesty International a déclaré que cette prison était le théâtre de violations horrifiques commises en toute impunité.
Najim a été libéré en raison d'une technique juridique, selon des sources du ministère de l'Intérieur italien. La CPI a exprimé son mécontentement, indiquant qu'il avait été libéré "sans préavis ni consultation" avec la Cour et a émis un nouveau mandat d'arrêt à son encontre.
Khaled Mohamed Ali El Hishri restera en détention en Allemagne jusqu'à son extradition vers la CPI à La Haye. Son cas s'ajoutera aux efforts en cours de la Cour pour traiter les crimes commis durant le conflit libyen, bien que d'autres suspects restent toujours en fuite.
La situation en Libye demeure complexe et préoccupante, et les efforts pour juger les responsables des atrocités continuent d'être une priorité pour la communauté internationale.